@xbrossard
"la différence entre action et obligation est pourtant fondamentale : un
prêteur ne dirige pas l’entreprise, il ne peut qu’attendre sa rente
selon l’échéance prévu.«
Exact. Et en cas de faillite, le prêteur n’est pas solidaire des dettes de l’entreprise. Il n’a pas à verser les salaires des employés, payer les machines, rembourser les clients et fournisseurs. Ca, c’est le devoir de l’actionnaire.
»si ce n’est pas le cas, alors qu’elle est l’intérêt d’être actionnaire par rapport à une obligation ?«
Etre associé à la rentabilité de la société, pouvoir bénéficier à terme d’un rendement bien supérieur à une obligation, pouvoir conserver une entreprise familiale, bien qu’on ait pas nécessairement la vocation pour travailler dedans.
Votre question est similaire à quel est l’avantage d’être propriétaire de son logement plutôt que locataire. Vous trouverez des partisans des deux solutions qui vous expliqueront pour leur solution est la meilleure.
Une obligation, c’est un prêt. C’est un rendement garanti si l’emprunteur rembourse, donc c’est un risque limité, et un gain cadré dès la création de l’obligation. L’action, c’est un morceau de l’entreprise. Si vous schématisez l’entreprise comme un compte en banque, c’est une part de ce compte en banque et de toutes les opérations qu’on effectue sur ce compte.
Si ce compte grossit vite, et qu’on fait un retrait, une part du retrait vous revient de fait : ce sont les dividendes et les réductions de capital. Si ce compte grossit, votre part vaut un montant plus élevé, alors que l’obligation garde sa valeur intrinsèque (bien que sa valeur marché puisse varier dans le temps). Respectivement, si le compte passe en négatif, vous avez une dette. C’est donc risqué, la perte est possible, et les gains ne sont ni cadrés ni limités.
L’action est un titre de propriété avec des droits et des devoirs attenant. Les droits incluent toujours le droit de percevoir des dividendes si la société distribue des dividendes ainsi que le droit de participer à l’assemblée générale extraordinaire (qui seule peut définir le président de la société, et effectuer certains actes de requalification de la destination de la société).
Le droit de participer à la gestion courante de l’entreprise, voire à des décisions stratégiques ne relevant pas de l’AGE n’est pas nécessairement associé au titre.
Typiquement : être actionnaire ne suffit pas pour avoir le droit à un siège dans le conseil d’administration.
Typiquement, les actions à droit de vote augmenté ou nul donnent des droits différents sur la gestion de l’entreprise. Les actions à droit de vote nul ne donnent ... aucun droit sur la gestion de l’entreprise.
Typiquement, certaines entreprises imposent, dans la structure même de l’entreprise, l’actionnariat au nominatif pour disposer des droits de vote. Ce qui exclut de fait les acheteurs sur le marché (les entreprises gèrent en général directement les achats / ventes au nominatif).
Toujours typiquement, dans le cas d’un commandite par action, c’est le commandité qui dispose des droits stratégiques, les actionnaires ne disposent que du droit de renverser le commandité lors de l’AGE ou d’annuler la structure en commandite.
»d’ailleurs on remarquera que quand la machine s’emballe (grande crise
comme actuellement) on se retourne vers les bons du trésors qui ne sont
rien de moins que des obligations court terme, qui sont plus sûr (même
si dans notre crise, il me semble que c’est déjà trop tard...)"
Oui. Si on ignore les crises obligataires.