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Commentaire de remiaufrere

sur Retraites des cheminots : l'âge maximal d'activité fixé à 65 ans !


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remiaufrere remiaufrere 7 février 2010 22:17

UNE MISE AU POING DE L’AUTEUR DE L’ARTICLE

Chers(es) lecteurs(trices) posteurs(trices),

Je vous rappelle que mon article avait un but informatif.

Bien entendu, je me doutais qu’il allait aller au-delà de l’information que je donne et de la (première) analyse basique que j’en fais.

Je connais bien le sujet. Cela ne fait pas de moi quelqu’un qui détient LA vérité mais en tout cas une vérité basé sur le décret et le régime de protection sociale des cheminots que je connais ayant été (et l’honneur d’avoir été) 7 années durant administrateur titulaire puis suppléant de la Caisse de Prévoyance et de Retraite de la SNCF (« l’assurance maladie et retraite des cheminots » pour simplifier excèssivement).

Comme j’ai aussi été (et eu le même honneur) administrateur URSAFF durant plusieurs années (sans beaucoup siéger car suppléant mais en disposant de tous les dossiers), j’ai la prétention d’avoir eu accès à une information juste et complète tout autant que budgétaire et financière.

Le décret indiqué dans mon article était (relativement) attendu et donc sans surprise. Il accompagne le mouvement engagé depuis la réforme de 2007.

Je confirme maintenant une réalité et vous informe d’une certitude :

REALITE :
le nombre d’agents SNCF partant en retraite au-delà des âges « habituels » (auparavant la Direction mettait en retraite d’office = retraites dites par âges « couperet ») de 50 et 55 ans est en très forte augmentation.
Cela signifie à la fois que la Direction de l’entreprise publique va embaucher encore moins que prévu (elle supprime en 2010 + de 3700 emplois presque un record ces vingt dernières années). 
Je répète , ce sont - 3700 emplois perdus en chiffre NET !

C’est pourquoi je ne comprend absolument pas le propos développé par un lecteur qui indique que c’est un résultat très différent pour la RATP !

Cela aura aussi pour autre compétence une augmentation des accidents du travail , des maladies professionnelles, et des arrêts pour maladies lièes à l’âge.

C’est aussi le constat qu’ont fait par exemple les pays qui ont voulu favoriser le « travail des vieux » avec l’explosion de dépenses maladies liées à l’âge. Mais cela n’est pas le même budget !!!

La Sécu, ce sont les cotisations patronales et salariales = CE N’EST¨PAS LE BUDGET DE L’ETAT , qu’on se le dise pour mieux comprendre !!

L’allongement de la durée de vie professionnelle sera donc compensé non pas par l’Etat actionnaire et propriétaire de la SNCF entreprise publique mais par le régime d’assurance maladie des cheminots. Et il s’agit d’une différence de taille...

Si on en profitait aussi pour supprimer les exonérations de cotisations patronales qui ne sevent à rien et certainement pas à créer des emplois...ce serait déjà une avancée pour réduire les problêmes budgétaires.


Et j’en viens à la CERTITUDE :

Depuis la réforme de 2007, la Direction de la SNCF se bat pour réduire son taux de cotisation patronale pour se rapprocher du taux du secteur privé (le fameux taux T2).
Cela aura pour conséquence directe d’effectuer une substition de la cotisation patronale SNCF actuelle qui serait alors compensée à terme par le régime général de sécurité sociale (le régime general du secteur privé !!).

On notera que l’équilibre du régime SNCF est assuré aujourd’hui par une contribution d’équilibre prévue légalement et soutenue par le règlement européen de 1969 qui autorise le soutien étatique compte-tenu du formidable déséquilibre démographique du régime SNCF (près de 500 000 actifs en 1948, 295000 en 1981, 159 000 fin 2009 !).
Mais le côté positif c’est que la situation la plus grave est derrière nous concernant la SNCF (car mortalité logique des pensionnés SNCF issue des années 30-40) alors que c’est l’inverse pour le régime général.

Avant la réforme de 2007, 99% des agents SNCF étaient mis à la retraite d’office à 50 ou 55 ans. Et c’est vrai c’est jeune par rapport au régime général. Mais aujourd’hui ils sont plus de 3 sur 4 agents à continuer car les pensions des cheminots sont toujours plus faibles (à durée de cotisation égale) que pour les salariés du privé, et de plus ils étaient pénalisés gravement par la retraite « couperet » de 50 et 55 ans...

Sans oublier que de nombreux cheminots ont travaillés avant leur entrée à la SNCF et ces annuités comptent pour presque rien dans le décompte de leur pension finale...


Une réforme « systémique » des régimes des retraites est sans doute nécessaire...

Mais il faut commencer à TOUT DIRE, ETRE SINCERE avec tous les éléments, sans oublier que l’Etat en profite pour poursuivre son désengagement financier autant pour les retraites que pour les collectivités locales.

Au final, si tous les citoyens doivent payer, certains sont plus égaux que d’autres et les « privilégiés » ne sont certainement pas les cheminots pour celles et ceux qui connaissent bien les vraies questions de la protection sociale et de la fiscalité !

Quand aux propos poujadistes, ils n’engagent que celles et ceux qui suivent le chemin du bouc émissaire et de la grande manipulation politico-médiatique.

Je leur dit de « cultiver l’esprit du doute », cela rend assurément plus humain et plus éclairé !

Bien à toutes et tous,

Rémi AUFRERE

Et toujours avec vous pour débattre dans le respect mutuel !



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