AU péripate. En général je suis d’accord avec vous mais sur Furet, je
ne vous suivrai pas.Je viens de relire récemment son bouquin et à mon
avis, il reste parfaitement marqué par des oeilleres de gauche. Il ne
s’est pas « désintoxiqué » au même point que Marseille. Ci joint un truc
que j’ai noté sur le livre de furet ;
Dans le passé d’une illusion, François Furet montre les
états d’âme d’un Pierre Pascal, bolchevique Français historique (et catholique
!) ou d’un Souvarine qui comprennent
très bien qu’il n’y a pas d’enjeu idéologique de fond sur l’essentiel entre Trotski
Staline et les autres mais uniquement une lutte pour le pouvoir habillée d’une
rhétorique creuse. Trotski proteste contre la persécution de ses militants, pas
contre l’élimination des koulaks en tant que classe. Mieux, Pascal, lui,
comprend très bien en s’entretenant avec un communiste italiens que fascisme et
bolchevisme sont au fond, une seule et même chose.
Furet, qui, en gros, en fait la démonstration, finit,
contre son propre raisonnement, et contre toute vraisemblance, par conclure le contraire. Notamment au nom de la pureté des intentions ...
.
Mais si il consacre une large partie de son ouvrage à
disséquer les ressemblances et les divergences entre fascistes et communistes,
il reste très allusif sur les parentés entre ce qu’il appelle la tradition
« révolutionnaire démocratique » et le bolchevisme.
Illusion, méconnaissance d’une Russie lointaine,
tromperie d’un discours bolchevique systématiquement fondé sur le mensonge
attachement sentimental à des concepts et racines communes qui auraient été
dévoyées, difficultés à comprendre une réalité entièrement nouvelle.. C’est un
peu court ! Un siècle d’intellectuels de gauche trompés malgré eux ? Malgré
leur connaissance des ressorts de l’histoire ?
D’ailleurs, il l’admet. Kautsky voit très bien la famine
ukrainienne le danger totalitaire et terroriste, l’esclavagisme, contrairement à Herriot qui ne veut pas les
voir. Toute l’information est disponible. « Il ne peuvent pas dire qu’ils
ne savaient pas ».
Furet, c’est un peu la retraite en bon ordre de l’arrière garde du prolétariat. On cesse de justifier l’injustifiable mais on tente de conserver l’essentiel, l’idée qu’il y a quand même des bons et des méchants. Que la gauche « c’est bien » et que tous ces excès passés ne nous concernent pas. Et on continue comme avant.
Furet à écrit, « le passé d’une illusion » comme si tous ces massacre n’avaient été qu’une douce rêverie, Marseille aurait pu écrire « le présent d’une catastrophe » en décrivant comment le pli intellectuel pris par la gauche entraine de nombreux dysfonctionnements et injustices sociales encore aujourd’hui.