Les Julian ont eu à subir les violences racistes de cette époque :
Après la naissance de leurs enfants, Anna et lui-même décidèrent de s’installer à Oak Park, l’un des quartiers blancs « huppés » de Chicago en 1950. A cette époque, les noirs de ce quartier étaient ou des travailleurs, ou des serviteurs. La veille de leur emménagement, leur maison a subi un début d’incendie et des explosifs y ont été trouvés. Ils refusèrent de se laisser intimider et s’installèrent. Ils eurent plusieurs fois à lutter contre la haine et les violences racistes qui sévissaient dans le pays et son fils se souvenait des nuis passées avec son père dans un arbre, devant leur maison, une arme à portée de main.
Il faut ajouter au crédit de leurs voisins blancs, horrifiés par ce terrorisme, qu’ils ont défilé devant chez eux pour les soutenir et afin qu’on les laisse en paix. Ils ont fait et publiés des pétitions signées de leurs noms pour dénoncer les violences. Et bien que les menaces aient continué pendant des années, la famille Julian n’a plus eu à subir de violences.
En 1960, Anna a été trésorière et ensuite vice-présidente de Links, Inc, une organisation nationale pour le développement des droits civiques, culturels et éducationnelles de femmes. (elle a toute sa vie été activiste dans la défense des droits civiques et éducationnels). En 1950, elle était vice-présidente, trésorière et comptable des Laboratoires Julian (créé par son mari). C’était une femme remarquable, éduquée et déterminée. Elle est la première femme noire (africaine-américaine) à obtenir un doctorat en sociologie en 1937 !
Elle a élevé ses deux enfants ainsi que son neveu Leon R. Ellis.