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Commentaire de Philippe VERGNES

sur La « novlangue » des psychopathes


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Philippe VERGNES 15 mai 2013 22:59

Bonsoir COLRE,

Vous ouvrez des perspectives drôlement intéressantes à ces débats. J’ai bien tout compris ce que vous me dîtes et figurez-vous que je me pose à peu près les mêmes questions et je dois dire qu’en venant poster ici mes articles, vu la qualité de certains contradicteurs, petit à petit...

Sur votre pessimisme, et votre constat qui en découle : bien évidemment, comme vous le dîtes, c’est pas gagné !

J’en ai bien conscience. Je me refuse cependant à baisser les bras sans rien tenter à ma petite échelle, d’autant que j’ai encore beaucoup à dire sur le sujet et que je n’ai pas abordé le point le plus important à mes yeux. C’est peut-être insignifiant ou inutile, je l’ignore, mais à vrai dire, je ne me pose même pas la question et j’avance par à pas en gardant le cap que je me suis fixé.

Pour ce qui est de la banalité du langage et de sa perversion, oui forcément je répondrais à cela dans le post que j’adresserais à Loup Rebel, car il a inséré une citation de Pierre BOURDIEU qui est particulièrement éclairante. C’est ce qu’avait constaté déjà à l’époque Alfred KORZIBSKY lorsqu’il a inventé la Sémantique Générale. Je m’y réfère assez souvent dans mes commentaires.

Votre question sur la connexion que j’opère entre « novlangue » et psychopathe est fort judicieuse. C’est même bien pour cela que j’ai mis des guillemets à « novlangue » pour l’associer à psychopathe (sans guillemet pour ce dernier terme, bien que ça « géographie » recouvre un vaste domaine). Si vous avez lu mes articles, vous constaterez que je fais même un usage « excessif » des guillemets dans mes articles. Les guillemets ne sont pas placés au hasard et ont un sens bien défini, mais je constate finalement que peu de commentateurs en comprennent l’intérêt dans le « clavardage ».

En fait le langage des psychopathes est un langage « novlangue », mais avec la particularité d’être unique à chaque personne comme l’a très bien relevé Loup Rebel. Cela rajoute donc un sens supplémentaire au terme « novlangue » qui serait celui de son « unicité individuelle ». Et là, il est évident que ça se discute : c’est à cela que sert le débat.

Par ailleurs, au sujet de l’emploi du mot psychopathe ou pervers, le plus gros problème c’est qu’il recouvre tous plusieurs dimensions qui ont cependant la particularité d’accueillir la désapprobation (« répulsion » ?) de l’opinion publique. Ce sont des termes très négatifs, mais pour être plus explicite voici ce qu’en pense ici Savério TOMASELLA. C’est assez instructif. J’ai fait une liste de mots ou d’expressions qui « nomment » tout ou partie de cette problématique : elle est affolante. Si je cherche bien, je devrais parvenir à recenser près d’une centaine de référents et tout autant de descriptions.

Quel est le terme, le mieux approprié ?

C’est une vraie question qui mériterait un vrai débat parmi les instances professionnelles concernées par cette problématique. Pour la HAS, comme je l’ai indiqué dans un précédent billet, l’expression retenue est OPEP pour Organisation de la Personnalité à Expression Psychopathique ou alors PLEP pour Personnalité Limite à Expression Psychopathique. Cette question soulève également de nombreuses autres que je ne peux développer ici faute de temps et de place.

« Le langage est si puissamment polysémique et ambigu qu’il faut justement des facultés d’empathie pour vouloir déchiffrer le code sémantique de l’autre »

Oui et c’est pour cela que je dis souvent que nous ne traversons aujourd’hui qu’une seule et même crise : une crise paradigmatique en raison de nos modes de pensée qui ne nous permettent plus de concevoir la complexité du monde tel qu’il est devenu aujourd’hui (cf. le post de Loup Rebel et la citation de Pierre BOURDIEU).

Sur la mutation que vous constatez… aïe, aïe, aïe !!!

Malheureusement, je la vois venir grosse comme un porte-avion et cela depuis longtemps déjà, c’est pour ça que je ne me résigne pas à tenter « quelque chose » à ma petite échelle. C’est vraiment pas une mince affaire que cette problématique, mais comme le dis l’adage, « pour vivre heureux vivons caché ».

Faut-il pour autant devenir un reclus ?


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