Bonjour COLRE,
J’aime
bien la manière que vous avez de développer vos réflexions (attention, j’suis
en train de constituer mon « noyau pervers » là).
Au sujet de la
psychanalyse, à un moment donné j’ai pu écrire que leur thérapie consistait à
faire de la « condescendance psychanalytique » que je définissais
ainsi : « écouter sans entendre et faire semblant de comprendre
tout en faisant mine de ne pas vous croire ». Inutile de dire que
j’étais alors très (très) en colère et beaucoup plus jeune aussi. Depuis, je me
suis calmé. J’ai appris à « trier le bon grain de l’ivraie » dans les
écrits d’un auteur grâce notamment à une approche linguistique (mon meilleur
outil reste LES dictionnaires) et j’ai commencé à faire des analyses de textes
(ouvrages, articles, etc.) sous un œil critique. J’ai vite, mais alors très
vite compris « qu’éviter le paradoxe est une exigence rationnelle
élémentaire pour n’importe qu’elle théorie rationnelle, car il s’agit tout
simplement d’éviter la contradiction. Pas plus qu’une théorie qui nie
l’existence de nos perceptions sensibles, un discours logiquement
contradictoire ne peut-être une base d’explication rationnelle de la
réalité ». ET que « toute théorie scientifique qui engendre un
paradoxe doit être modifiée sous peine d’être disqualifiée comme étant une
théorie contradictoire » (« Qu’est-ce qu’un paradoxe »,
Joseph VIDAL-ROSSET, p. 9-10).
Avec cette porte d’entrée, grâce à la sémantique
et la pragmatique communicationnelle, lorsque l’on m’entraîne dans des opinions
contradictoires, j’ai sérieusement tendance « à freiner des quatre
fers en l’air » (heu… c’est un paradoxe, hein ! Ne vous y trompez
pas). Et si vous saviez le nombre de théories paradoxales que l’on peut
rencontrer de nos jours, et tout cela alors même qu’elles sont considérées par certaines
personnes (se disant experts) comme des vérités intangibles par des
« sommités » ou « imminents esprits », croyez-moi, y’a
vraiment de quoi se marrer un bon coup. Sauf, sauf, que certaines de ces théories
sont purement criminelles et ceux qui les défendent n’ont pas conscience de
commettre des exactions.
LACAN, connais pas (heu… j’ai pas le souvenir d’avoir
dit quoi que ce soit sur lui, si ce n’est que je ne connaissais pas ses
écrits). Je découvre ici grâce à Volt et à Loup Rebel. Je creuserais la
question.
Concernant la position de certains psychanalystes, je trouve que
malheureusement, la liberté que cette discipline permet l’a plus desservi que servi.
Mais comme en tout, il y a de tout ici aussi et il y a aussi des gens très
sérieux qui ont fait un travail remarquable qui ne doit pas être mis dans le
même sac que certains dont vous citez les absurdités. Il est toutefois vrai que
si les psychanalystes ne font pas le travail nécessaire de nettoyer leurs
propres écuries d’Augias, ce n’est pas nous, simple « mortel », qui
allons nous y lancer. Manquerait plus que ça !
Bref, c’est tout un monde
dont j’apprends la « langue » pour mieux la connaître et dialoguer,
mais pas pour m’en faire une représentation « fixe ». En cela, il est
curieux de voir comment les psychanalystes ont repris la théorie de la
perversion narcissique pour la « figer » à sa plus simple
expression : celle du pervers narcissique. Ce n’est montrer là que la face
visible de l’iceberg et la théorie est bien plus riche que cela puisqu’elle
parle, elle et avant toute chose, de « mouvement »,
« processus », « phénomène » ou « force » (défenses).
Ce que
j’essaie d’expliquer, mais apparemment trop difficilement pour me faire
comprendre puisque dès que je parle de cette notion, on me dénonce en me
faisant un procès en inquisition tout en se montrant bien plus inquisiteur que
je ne l’ai jamais été. Ici, sur ce fil, il fallait remettre certaines pendules
à l’heure. Y’a pas franchir « les bornes des limites » quand même. En
tout cas, sous l’article de Loup Rebel. Il y a un joli prolongement de ce fil de
discussion qui concerne également les représentations mentales. Très, très
intéressants justement les « mouvements » à observer.
Bon
week-end !