Le problème, c’est
tout de même qu’un éventuel succédané – outre qu’il
partirait avec le handicap du second choix – pourra de toute manière être tenu
complice des agissements de Fillon soit qu’il eût manifesté trop bruyamment sa solidarité avec le déchu soit qu’il ne fût pas
lui-même tout-à-fait insoupçonnable de ce genre de pratique.
Fillon ne tient plus
qu’à un fil mais ce fil est solide car personne n’a réellement
intérêt à le rompre.
Les sondages le
ramène au socle des irréductibles que rien ni personne ne
pourraient contraindre et qui vivent avec ce type de débordements
comme en milieu naturel.
Il lui suffit de
laisser passer l’orage et de se remettre, quand le soufflé sera retombé, à la conquête de cet
électorat qui s’est détourné de lui mais qui peut tout aussi bien se
détourner de ceux chez qui il croit avoir trouvé refuge.
Fillon est dans une
position inexpugnable, lui seul peut décider d’arrêter et plus le temps passe et moins on a intérêt à le faire chuter : la campagne est encore
longue et Macron qui le devance actuellement dans les sondages n’a
toujours pas officialisé un programme.
Ce fait qui apparaît
visiblement comme accessoire dans l’opinion vaut pourtant à ce fringant jeune homme un
soutien inexplicable chez tous ceux pour qui apparemment le changement se résume à
la nouveauté.
L’extraordinaire
retentissement médiatique que suscite n’importe laquelle de ses
déclarations le plus souvent parfaitement creuses participe à cet
engouement mais peut aussi finalement lasser l’opinion ouvrant de
nouveau à Fillon les portes du second tour des Présidentielles.
Je ne vois pas non plus Hamon coincé par le bilan du quinquennat socialiste se désolidariser sans dommages. Quand bien même il le désirerait vraiment, sa pusillanimité passée lui serait reprochée dans cette partie de l’opinion à la Gauche qui veut sanctionner les pratiques droitières du Parti socialiste que Macron n’a certes pas cautionnées mais auxquelles il ne s’est pas fermement opposé. Tout ça pour dire que je ne le vois pas non plus remonter à la fois Macron et Fillon voire Mélenchon et se qualifier miraculeusement.