@Queen’s Mir Âge
’’cette fatalité qui t’anime, n’est ce pas aussi l’effet d’un réductionnisme binaire ou paradoxalement dual ?’’
Fatalité ? Réductionnisme binaire ? Qui sait !
Irréversibilité du temps ? Il faudrait savoir ce qu’est le temps. J’aime bien la définition de JC_Lavau que, faute de pouvoir m’en remémorer les termes, j’exprimerai ainsi : ce que nous appelons le temps c’est ce qui résulte des fluctuation du monde infra-microscopique et qui se manifeste à notre échelle macroscopique par les processus physiques et chimiques observables, autrement dit par les transformation de l’énergie et de la matière. Les fluctuations du vide, vous connaissez ?
Un bateau qui recule dans sa son propre sillage ne revit pas à l’envers ce qu’il a vécu à l’endroit. Pour remonter le temps il faudrait pouvoir retourner (aussi) la totalité des fluctuations infra-microscopiques comme une chaussette. Mission impossible puisque de toute évidence, ce sont ces fluctuations infra qui produisent les processus supra, et non pas l’inverse. Sinon, ça ferait désordre, non ?
Je pense l’immatériel néguentropique (je veux bien appeler ça ainsi) pourrait en effet correspondre à ce que les croyants appellent l’âme. Mais je ne suis pas convaincu quant à l’idée de survie de l’âme après la mort du corps quand elle et lui ne sont plus d’accords, pour utiliser la jolie formule de Georges Brassens. Quoi qu’il en soit, le monde tel qu’il est possède suffisamment de charmes et d’énigmes pour satisfaire notre curiosité intellectuelle.
Il ne faut pas confondre mystère et énigme. Quand nous ne savons pas s’il existe une explication rationnelle à une énigme, nous sommes face à un mystère. Le saurions nous qu’il ne serait plus qu’une énigme qui a de ce fait vocation à être résolue. Les théologies, ou sciences de la foi, nient que la question « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » soit un mystère et en font une énigme dont elles prétendent détenir la clé. Je suis athée et j’aime ce mystère, j’ai foi en ce mystère - nous n’avons pas le choix, c’est là mon fatalisme - qui n’épuisera jamais la science, aussi longtemps que l’obscurantisme n’aura pas embrumé tous les esprits.