En Europe, les classes moyennes
deviennent de plus en plus pauvres.
Les classes populaires deviennent de
plus en plus pauvres.
C’est une régression sociale
historique.
La construction européenne, c’est
l’explosion de la pauvreté.
La construction européenne, c’est un
échec total.
Vendredi 9 mars 2018 :
Travailleurs pauvres en Europe :
des chiffres alarmants.
La pauvreté s’accroît dans le monde
du travail européen. Selon les derniers chiffres de l’Office
européen de la statistique publiés il y a quelques jours, la part
des travailleurs pauvres en zone euro est passée de 7,3% en 2006 à
9,5% en 2016. Du côté de l’Union européenne à 28, ce taux est
passé de 8,3% en 2010 (première année disponible) à 9,6% en 2016.
Les effets de la crise et les mesures
d’austérité ont contribué à cette paupérisation du monde du
travail. Si la réduction du nombre de personnes confrontées au
risque de pauvreté ou d’exclusion sociale est l’un des objectifs de
la stratégie Europe 2020, les derniers chiffres relatifs à la
population active indiquent que le pari est loin d’être gagné.
De plus en plus de chômeurs pauvres
Les derniers chiffres de la Commission
européenne sont particulièrement alarmants pour la population
frappée par le chômage. Sur la décennie 2006-2016, la proportion
de personnes sans emploi en risque de pauvreté a augmenté
continuellement passant de 41,5% en 2006 à 48,8% en 2016. Dans
l’union monétaire, cette part est passée de 39,2% à 48,9%.
Évidemment, ces moyennes masquent des contrastes au sein du
continent.
Parmi les États membres, l’Allemagne
est le pays qui connaît le plus fort taux de chômeurs en risque de
pauvreté (70,8%), suivie de très loin par la Lituanie 60,5%.
Dans bien d’autres pays, des taux
supérieurs à 50% sont également recensés en Lettonie (55,8%),
Bulgarie (54,9%), Estonie (54,8%), République tchèque (52,3%),
Roumanie (51,4%) ou la Suède (50,3%).
Entre 2006 et 2016, des contrastes
apparaissent également en Europe. La Lituanie, la Hongrie et la
République Tchèque ont connu de fortes hausses de la proportion de
demandeurs d’emploi en risque de pauvreté. À l’opposé, quelques
pays dont la France ont connu des baisses sur la même période.
Un salarié sur 6 est un travailleur
pauvre
Selon Eurostat, la part des bas
salaires parmi les salariés s’élevait à 17,2% dans l’Union
européenne en 2014. "Cela signifie qu’ils gagnaient deux-tiers
ou moins du salaire horaire national brut médian". Cette
proportion varie énormément d’un État à l’autre et dessine une
Europe à plusieurs vitesses. C’est en Europe de l’Est et du centre
que les proportions de salariés à bas salaires sont les plus
visibles (Lettonie, Roumanie et Lituanie ou Pologne). À l’inverse,
la Suède, la Belgique et la Finlande affichent les taux les moins
élevés du continent. Quant à la France (8,8%), elle se situe bien
en dessous de la moyenne européenne.
Du côté de l’Allemagne, la situation
des travailleurs pauvres est plus préoccupante. Les réformes
« Hartz » mises en oeuvre en 2003 et 2005, ont favorisé le
développement des mini-jobs faiblement rémunérés. La montée en
puissance de ces emplois, ces dernières années, a contribué à une
précarisation des travailleurs et un accroissement des inégalités
de revenus en Allemagne, comme le rappelle une étude de la
direction générale du Trésor.
"Cette performance sur le front de
l’emploi doit pourtant être pondérée par la hausse des inégalités
de revenus et de la pauvreté en Allemagne. Le taux de pauvreté a
augmenté nettement entre 2000 et 2005, de 12,5% à 14,7%. La
hausse est particulièrement marquée pour les personnes en emploi et
plus encore pour celles au chômage."
Pour faire face à ce risque de
pauvreté, plusieurs millions d’actifs ont donc cumulé deux emplois
voire plus, comme l’illustre le graphique ci-dessous, pour réussir à
joindre les deux bouts.
https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/travailleurs-pauvres-en-europe-des-chiffres-alarmants-769827.html