@un des p’tite goutte
Je suis d’accord avec vous... Sur les Russes, sur les Américains, sur la forme des conférences (juridisme, propension à la doxa). Je ne l’aurais pas exprimé aussi bien.
Vous parlez de mon sentiment « larvaire » des choses. Je ne le prends pas mal : une intuition, un malaise que l’on n’arrive pas à formuler.
Hannah Arendt a dit un jour dans une interview qu’elle n’aimait ni les Américains, ni les Russes, ni les Allemands, ni les Juifs (elle était d’origine juive) en général, mais seulement des individus : son mari, ses amis, certains de ses étudiants... Certains traité de raciste, ce qui est un comble... A force de s’obliger à aimer tout le monde, on finit par ne plus aimer personne.
La politique nous oblige à penser en général et sans nuances, alors qu’il n’y a que des cas particuliers et une palette presque infinie de nuances et de paradoxes. La vie en somme.
Mais il y a des gens qui s’y entendent pour simplifier. On les appelle des hommes d’action. Mais comme le disait Paul Valéry « que de choses il faut ignorer pour agir ».
Je suis d’accord aussi sur l’horreur que m’inspire certains aspects du monde où nous sommes obligés de vivre : abêtissement général, vulgarité, violence, robotisation des comportements, absence de courtoisie, conformisme béat, absence de spiritualité et de toute espèce de grandeur, de poésie, de folie, d’humour...
Ces politiciens, ces banquiers et même ces évêques qui se croient indispensables et pensent qu’ils sont là pour toujours, comme si à la fin des fins, la vie n’était pas une mauvaise plaisanterie.
Un homme un peu sensible y est comme ce pauvre sauvage qui se roule dans les buissons d’épines dans le meilleur des mondes d’Aldous Huxley pour échapper au bonheur asceptisé qu’on veut lui imposer.