@Bernard Conte
En effet, les Trente Glorieuses caractérisées par le capitalisme de la
séduction ont permis d’imposer l’individualisme et le consumérisme en
faisant émerger une classe moyenne.
.
De Gaulle se serait bien passé du modèle social imposé par le CNR, mais il devait composer avec un Parti Communiste important, à la Libération, le PCF c’était 30% des suffrages. Il se serait sans doute aussi passé d’avoir un Ministère au Plan, comme en URSS...
.
C’était surtout un système qui régulait la finance et les banques, où l’Etat était omniprésent, ce que les Traités européens ont méthodiquement dérégulé.
.
En effet durant ces années que Fourastié qualifia de « trente
glorieuses », la France avait vécu sous un système dirigiste où la
puissance publique tenait un rôle d’orientation décisif. Il convient de
rappeler :
- que l’ensemble du système bancaire était nationalisé et se
conformait, dans leurs grandes lignes aux recommandations des pouvoirs
publics ;
- que les entreprises régissant la production et la distribution de l’énergie appartenaient également à la communauté nationale ;
- qu’il en allait de même de grandes entreprises industrielles comme Renault ou Air liquide ;
- que les prix étaient contrôlés ;
- que le Trésor avait la haute main sur les émissions d’actions
(jusqu’en 1959) et d’obligations, puisqu’il lui appartenait de les
autoriser ou non en vertu d’une loi du 23 décembre 1946 (qui reprenait
une loi de 1941) ;
- qu’au sein d’un commissariat au Plan se réunissaient les représentants du patronat, des syndicats et des ministères ;
- que si les recommandations de ce commissariat n’étaient pas
obligatoires, elles n’en exerçaient pas moins une forte influence sur
l’orientation globale de la politique économique et sur les décisions de
tous les acteurs. C’était la « planification à la française ».