Que d’injustice envers la publicité ! Ces inventeurs
auraient mérité au moins plusieurs prix
Nobel. Après tout, on en a bien inventé un pour l’économie en 1968 afin de nous
faire oublier qu’elle était à l’origine un outil de la politique. Ce mécanisme
est le mécanisme par excellence, le mouvement perpétuel de la rentabilité pour
ceux qui en ont le contrôle. La
publicité est payée par ceux qui en sont la cible en leur imposant au passage
la disponibilité de leur temps de cerveau. Cela les abêtit, les infantilise. En
transgressant au passage à longueur de journée toute les règles de bonne
conscience morale qu’on fait mine par ailleurs d’afficher en excitant leurs
émotions pour inhiber leur réflexion. La femme ici est une chèvre qui attire l’homme
en lui faisant croire qu’il est un lion s’il achète le bon produit,
quelquefois, c’est la femme qui rugit mais au fond on les prend toujours pour
des cons tous les deux. L’enfant explique quoi acheter à ses parents pour qu’ils
se sentent de bons parents. Chacun est invité à la malbouffe et la
surconsommation sans culpabilité du moment qu’il psalmodie les bonnes prières sur les fruits et les
légumes qui vont par 5, sur la planète qu’il faut penser de trier et aux
déchets qu’il faut sauver ou l’inverse, on ne sait plus, emporté par le rythme.
Il a fallu au moins un ministre de la culture (défense de rire) pour nous faire
avaler le morceau dans du mieux disant culturel. La publicité a perverti le
fonctionnement des médias par les mirobolantes rentes (n’oublie jamais que c’est
toi qui paie) qu’elle procure au prix de la perte d’un bien précieux mais peu monétisable, l’indépendance .Elle
a fini par faire croire aux producteurs, animateurs et journalistes qu’ils
valaient les sommes qu’on leur donnait et a installé pour eux aussi un mercato
comme pour les gladiateurs du sport tant courtisés par elle.
Alors le globish dans tout ça. Le virus publicitaire s’est
attaqué à la raison du citoyen parce qu’elle le pousse à réfléchir et le rend
responsable. Le virus a chatouillé la cupidité des gens de médias avec le
succès que l’on sait (pour être juste, cupide ne veut pas forcément dire dénué
de talents).Il s’attaque au langage parce que c’est le support qui nous permet
de clarifier nos idées et ce globish est autant le symptôme qu’un des moyens d’action du virus qui a pénétré touts
les cellules de notre société.