Fascisme décomplexé en préparation ?
Il ne faut
pas craindre le fascisme brandi comme un épouvantail au second tour d’une présidentielle pour gagner par deux fois par défaut quand l’adversaire
ainsi stipendié a été de toute façon lui-même
battu par l’abstention massive par deux fois aussi (le nombre d’abstentions au
second tour ayant été largement supérieur
à celui de son score). Il ne faut pas craindre le fascisme ainsi brandi qui accompagne ce genre de comédie en cherchant
à dévoyer et instrumentaliser nos réflexes civiques.
Il faut
plutôt craindre les méthodes qui nous habituent à des pratiques et références qui
nous y préparent et y conduisent pas à
pas lorsque ces dénonciateurs de circonstances électorales les mettent
résolument, méthodiquement et avec persévérance à leur service quand ils craignent l’expression
et le débat démocratique et s’appliquent à tenter de faire taire opposants et
adversaires. Chacun a pu voir l’escalade commencée depuis Sarkozy jusqu’à un Macron
qui à peine élu lançait 17 perquisitions à l’encontre d’un adversaire reconnu
finalement innocent puis déployait ses prouesses vis-à-vis des mouvements
sociaux pour nous emmener dans un niveau
de propagande médiatique encore jamais vue en dehors des guerres affectant
notre territoire.
Chaque
semaine de cette campagne électorale aurons-nous droit dans la dernière ligne
droite à de nouvelles tentatives ? Avec des effets de dramatisation ?
Le secrétaire général de la CGT du Nord, Jean-Paul Delescaut, vient d’être
condamné ce 18/04 à un an de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme »
en raison… d’un tract de l’UD CGT appelant à la paix à Gaza. Un préfet vient de
décréter un arrêté d’interdiction de la conférence de Mélenchon et Rima Hassan
ce 17 puis 18 avril. Deux censures en deux jours et une manif statique finalement
arrachée par ceux qui ne plient pas facilement. Les motifs indiqués sont d’un
délire sans précédent en ce qu’ils reprennent les arguments de l’extrême
droite. Où va la démocratie quand le refus d’un génocide est considéré comme
apologie du terrorisme ou motif de censure ? Tous ceux qui protestent sont
jugés coupables. Déjà le 10 avril à 15 heures, la présidence de l’Université de
Rennes 2 avait annoncé l’interdiction de la conférence prévue avec Emma
Fourreau, co-animatrice des jeunes Insoumis et Jean-Luc Mélenchon, co-président
de l’Institut La Boétie, prévue à 18 heures.
→ Le détail de ces manœuvres ici.
● Mélenchon et Fourreau interdits de parole à l’Université de Rennes 2 (10 avril 2024)
https://linsoumission.fr/2024/04/10/melenchon-fourreau-rennes-interdits
● Le dessous des cartes pour
savoir qui est qui. Delescaut condamné à un an de prison,
Mélenchon censuré à Lille : la démocratie en péril (18 avril 2024)
https://linsoumission.fr/2024/04/18/gaza-delescaut-melenchon-censure