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Commentaire de

sur Définir Le Pen


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(---.---.63.53) 22 décembre 2005 16:47

Bonjour, c’est encore Yves.

Je n’ai pas l’intention de revenir ici sur la question Le Pen, dont je doute qu’il soit indispensable de se la poser : ce n’est pas quelqu’un de recommandable, et je pèse mes mots.

Par contre, il est un autre point plusieurs fois abordé dans les commentaires, c’est l’assimilation nazisme-fascisme.

Si l’on veut faire preuve de rigueur, et que l’on sait faire taire ses passions, ce parallèle est malvenu. Il serait plus judicieux de faire celui nazisme-communisme. Au-delà des apparences idéologiques, apparemment irréprochables pour le communisme, et moralement indéfendables (même pour l’époque) pour le nazisme, un même moteur et de grandes similitudes animent ces deux régimes. Je parle bien sûr ici de leur réalité, non pas de leur apparence. Il s’agit de dictatures. Toutes deux arrivent au pouvoir en prétendant avoir des solutions aux problèmes du pays. Ces problèmes sont dus à l’existence d’un ennemi intérieur (Juif, bourgeois). La solution en est l’élimination physique. À partir de là s’engage un processus qui, dans un cas d’école, devrait aboutir peu à peu à l’élimination du peuple au complet : comme le problème ne sera bien sûr pas résolu avec de telles méthodes, on trouve un autre ennemi, on l’élimine aussi, et ainsi de suite.

L’emploi rationnel de l’élimination physique de masse appliquée, en tant qu’outil, à une interprétation sociale est une caractéristique unique à ces deux régimes. On ne le retrouve pas dans le fascisme, chez Franco ou chez un dictateur africain. Ce deuxième groupe de cas devrait plutôt être répertorié sous un autre vocable, « dictatures », « fascismes », peu importe. Il se rapporte plus en tous cas à l’accumulation de richesses et de pouvoir pour les dirigeants, avec comme seuls ennemis ceux qui veulent s’y opposer. Pas d’ennemi « du peuple » donc.

Bien sûr, on pourra toujours ratiociner en énumérant des différences entre nazisme et communisme, mais elles restent idéologiques, théoriques. Pour ceux qui y sont morts, Goulag et Stalag ne commencent pas de la même manière, mais se terminent de la même manière..

La proximité de ces deux régimes se retrouve aussi dans la porosité de leurs sphères d’influence : on passe de l’un à l’autre sans trop de difficultés finalement. Aujourd’hui en France beaucoup d’électeurs du FN étaient hier au PC, et en 1940 d’autres on suivi le même parcours (voir Jacques Doriot par exemple).

Il est un très beau livre d’Alain Besançon sur ce thème : « Le malheur du siècle ». À lire absolument, par devoir de mémoire, et pour ne pas s’arrêter à quelques apparences pour juger les régimes.

S’en tenir aux apparences, c’est être prêt à recommencer.

Voila, c’était Yves.


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