Mardi 6 septembre 2011 :
Grèce : taux des obligations à un an : 88,485 %. Record historique
battu.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND
Grèce : taux des obligations à 2 ans : 52,314 %. Record historique
battu.
Grèce : taux des obligations à 10 ans : 19,815 %. Record historique
battu.
Mathieu Bruckmüller :
Comment
expliquez-vous la déroute des banques en Bourse ?
Sébastien
Korchia, gérant actions chez Meeschaert : La semaine dernière, une mission
d’évaluation composée du FMI, de l’Union Européenne et de la BCE qui s’était
rendue en Grèce pour superviser la mise en place de leur plan d’austérité a
claqué la porte. Le marché se dit que le FMI pourrait arrêter de renflouer la
Grèce. Pour preuve, le taux d’intérêt des obligations grecques à un an a
atteint hier les 80%. A deux ans, il est à 49%. De tels chiffres suggèrent que
les investisseurs parient sur un défaut quasi-certain du pays. Si cela se
produit, c’est la fin de la partie. La Grèce sera en faillite et les
obligations grecques ne vaudront plus rien. En conséquence, les banques
européennes qui détiennent en partie de la dette grecque (dont la Société
Générale, BNP Paribas et BPCE) subiront des pertes conséquentes. Elles devront
donc être recapitalisées jusqu’à 200 milliards d’euros si l’on en croit le FMI.
Seul hic : faire une augmentation massive de capital en période de chute des
marchés boursiers n’est pas très opportun, surtout si toutes les banques se
livrent de concert à cet exercice.
Mathieu Bruckmüller :
Quelle
est la solution pour enrayer cette spirale à la baisse ?
Sébastien
Korchia : La décision est politique. La question qui se pose est : ne
faut-il pas laisser sortir la Grèce de l’euro pour qu’elle puisse procéder à
une dévaluation massive afin de s’en sortir ? Pour le marché, la solution
serait que les sommes consacrées au sauvetage de la Grèce soient
désormais dédiées à la recapitalisation des banques européennes. Bref, laisser
la Grèce faire faillite et créer un plan de sauvetage pour les institutions
financières. C’est la seule solution pour arrêter l’hémorragie. Car au final,
une chute en dominos des banques serait beaucoup plus grave que la faillite de
la Grèce.
http://www.20minutes.fr/economie/782068-sebastien-korchia-laisser-grece-faire-faillite-creer-plan-sauvetage-banques