Quelles opportunités à saisir ?
L’essor d’internet est indéniable, il ne change pas pour autant les perspectives politiques de façon majeure.
La facilité de communiquer, de mobiliser, de commenter est immense mais elle engendre aussi la fugacité, la dispersion, l’insignifiance. Face Book et Twitter ne sont pas des lieux de réflexion, ni d’engagement mais de réactions immédiates aux événement et aux opinions.
Le mouvement des « indignés » est positif dans son désir de résister et de se révolter, mais lui aussi est tout aussi fugace en particulier en France. Etre indigné n’a de sens politique que par des débouchés stratégiques, des initiatives, en bref de véritables combats et pas seulement l’affichage d’une indignation.
Que des responsables politiques intègres existent, on ne peut en douter.
Qu’en revanche il existe un projet politique capable d’affronter la pensée unique du libéralisme et s’extirper des diktats de l’ordre capitaliste mondial, on peut raisonnablement en douter.
De Mélanchon à Valls, on n’a pas été capable d’analyser la situation politique et économique internationale, acceptant plus ou moins implicitement l’ordre imposé par les US et ses alliés.
Le « consensus libyen » en est une des preuves manifestes, de même que le fédéralisme européen, préconisé par tous les candidats de « gauche ».
Quant à la primaire socialiste, elle a permis surtout à ce parti d’exister médiatiquement dans un débat interne qui lui évite les objections externes. Tant que les « candidats » débattent, le programme du PS n’est pas interrogé et sa proximité avec la droite est estompée.
Pour résumer, nous vivons aujourd’hui une situation dans laquelle de plus en plus de gens ont des motifs de se révolter et de moins en moins de véritables réponses politiques sont offertes, en particulier à gauche.
Quant à l’extrême-droite, elle reste semblable à elle-même malgré l’effort cosmétique de Madame Le Pen : un moyen de tenter de récupérer les exaspérations en les retournant non pas sur les vrais responsables mais sur les victimes les plus démunies.