Pour un ministre algérien qui a requis l’anonymat, une ceinture verte est en train de se constituer sur la rive sud de la Méditerranée. « Nous avons alerté nos partenaires occidentaux que les révoltes arabes allaient permettre aux islamistes de prendre le pouvoir en Afrique du Nord. Le temps nous a donné raison », affirme-t-il.
De son côté, le ministre des Affaires religieuses, Bouabdellah Ghlamallah, est moins alarmiste. « La mouvance islamiste [algérienne] est représentée par plusieurs partis, et aucune de ces formations n’est capable de décrocher une majorité, même relative », a-t-il analysé dimanche dernier, en réaction à la victoire du PJD au Maroc.
Sur ce point, M. Ghlamallah n’a pas vraiment tort. Depuis l’annulation des résultats des premières législatives algériennes pluralistes de décembre 1991, remportées par le Front islamique du salut (FIS, dissous), le pouvoir algérien a appliqué à merveille la politique de diviser pour mieux régner. L’annulation de ce scrutin a plongé l’Algérie dans une violence inouïe faisant plus de 200 000 morts.
Guerre larvée maroc-algérie
Et puis le territoire algérien, de la région de Tindouf, étant le point de départ et de repli des groupes armés du Front Polisario, lorsqu’ils lancent des raids, il est évident que le Maroc va considérer notre pays comme « partie prenante dans ce conflit armé » et réagir comme tel (construction des murs de défense), ce qui va se traduire par des accrochages entre les deux armées, en plus des raids meurtriers des Sahraouis. La menace la plus sérieuse mais n’a jamais été mise à exécution par le Maroc a certainement été l’annonce de l’utilisation, par les FAR, de leur « droit de poursuite », pour venir détruire les bases arrière de la RASD, installées, pour partie, sur le territoire algérien.