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Emma Emma 11 janvier 2012 13:20

Daniel,

Vous n’avez lu de cet article que les termes qui heurtent votre sensibilité. Je n’ai pas dit que nous étions seuls responsables et coupables. D’ailleurs je commence mon argumentaire en mettant en cause ce que je nomme « la bande des trois » et je termine mon argumentaire en pointant du doigt la même bande des trois.

Les questions démocratiques que vous soulevez ne sont pas mon propos, ici en tous cas, car dans l’absolu, je m’en soucis tout autant que vous.

Vous écrivez :
« EUX sont responsables de l’esclavage, de la colonisation, de l’exploitation du prolétariat, du néo colonialisme, des boucheries des guerres passées, actuelles et en préparation, du détournement des richesses,des famines, de la pollution industrielle et sanitaire.. ». 

Je partage ces propos. Mais nous cautionnons ces agissements, même si nous accordons notre caution par procuration. Quand nous faisons l’acquisition de produits manufacturés ou de nouvelles technologies dont les matières premières sont extraites du sous-sol des pays du Sud, quand ces produits sont le résultat du travail d’hommes et de femmes exploités dans le Sud ou dans le Nord, nous cautionnons ce que fait la « bande des trois ». Alors vous me rétorquerez, et vous aurez raison de le faire « oui, mais voyez l’industrie textile par exemple, quasi morte en France, délocalisée en Asie. Impossible d’acheter un pantalon qui ne soit pas un made in China. Et les rares produits textiles fabriqués en France sont à des prix tout à fait prohibitifs pour l’essentiel de la population qu’elle soit de la classe moyenne et plus encore de la classe pauvre. ». Ce à quoi je vous répondrai que c’est vrai, mais que les changements ne se sont jamais fait ni en un jour, ni en claquant des doigts. Et pourtant l’histoire nous montre que les civilisations humaines ont évolué et changé.

Et quand vous écrivez : « Quant aux bienfaits de la vie moderne, encore faudrait il définir ce qui est bien et ce qui est mal pour le développement humain. La possession matérielle au-delà du nécessaire (?) est-elle un bien ? » , vous confirmez mes propos quand  : « Nous sommes responsables nous aussi, responsables d’avoir fait les plus belles heures d’un modèle qui est à bout de souffle. Nous avons voulu consommer, et consommer encore, posséder toujours plus de biens, toujours plus à la mode, toujours plus technologiques. Nous nous sommes gavés jusqu’à l’overdose parce que nous avons mis l’essentiel dans le superficiel. Nous avons oublié le sens même de la vie. ».

En résumé et pour m’arrêter là, vous argumentez votre propos sous l’angle politique en relevant le fait que la démocratie n’est finalement qu’un vain mot nous donnant juste l’opportunité de voter tous les 5 ans pour des hommes ou des femmes (les politiques) qui agissent de concert avec d’autres hommes et d’autres femmes (financiers, dirigeants de grandes entreprises, lobbying) et qui imposent au reste des populations le modèle qui leur permet un enrichissement sans cesse grandissant. Et je partage complètement ce point de vue. Mais, dans cet article j’aborde la question sous l’angle économique et sociétale en affirmant que l’acte d’achat est un acte éminemment politique, que faire ses achats alimentaires dans une AMAP (association pour le maintien de l’agriculture paysanne) ou sur un marché auprès d’un petit producteur ou même cultiver son jardin pour ceux qui ont la chance d’avoir un bout de terre a du sens et un sens bien différent de celui qui consiste à aller au supermarché le plus proche. C’est ce pouvoir de consommateur et cette responsabilité de consommateur que j’ai voulus mettre en exergue dans ce texte.


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