Bonjour,
On n’échappera pas, dans cette mini-affaire, à l’imprécision de vocabulaire. Cette imprécision qui caractérise tout le débat politique depuis des années, où les petites phrases des uns suscitent des réactions pavloviennes chez les autres.
Si Guéant, réagissant contre des années de persiflage et d’auto-flagellation, estime qu’il faut proclamer et célébrer l’excellence de la civilisation européenne, chrétienne, française, alors qu’il le fasse. Mais qu’il mette au pas les relativistes de son bord, comme Aillagon, qui met de l’« art »-foutaise au milieu des lignes classiques de Versailles, ou les deux milliardaires-tutélaires de la classe politique toute entière, les Pinault-Arnault, qui auront tout fait pour saboter la culture classique en France.
Qu’il affirme qu’en termes de civilisation, Mozart vaut mieux qu’Eminem, et que l’urinoir de Duchamp est une pitrerie qui n’a rien à voir avec l’art. En cela il aura le bon peuple avec lui, car au rebours de certaines élites, il l’a toujours su...
Mais voilà, trop et trop peu à la fois. Guéant rêve de juguler le regroupement familial, et il sévit contre une poignée d’étudiants étrangers brillants, qu’il faudrait pouponner au contraire, de peur d’attirer les foudres de la Cour européenne. Il rêve d’une France fière de son héritage, et il se confond en de fumeuses explications qui, si on les prenait à la lettre (une civilisation supérieure est celle des droits de la femme, des minorités, sans peine de mort, etc.) feraient des civilisations les plus prestigieuses du passé d’infâmes barbaries.