En réalité, il n’y a guère de suspens que dans l’hypothèse d’une réélection de Nicolas Sarkozy.
A trois semaines du premier tour, on peut en effet considérer que les finalistes sont connus, même si les rapports de forces peuvent encore évoluer considérablement.
François Hollande désignera Martine Aubry s’il est élu. C’est un gage donné à la partie gauche de son électorat, et aussi l’assurance que le parti sera tenu.
Pour Nicolas Sarkozy, c’est plus compliqué. Nommer JF Copé serait ouvrir la possibilité d’une défaite aux législatives, car il représente la droite dure, n’est populaire que dans son camp, et Nicolas Sarkozy, s’il est élu, ne le sera que d’extrême justesse, sans adhésion réelle pour son projet mais uniquement à cause de la faiblesse de Hollande.
NKM n’est pas une solution crédible car elle ne serait pas en posiiton de conduire la bataille des législatives. Quant à Borloo, il n’a plus d’influence politique majeure.
A mon avis, il n’existe que deux solutions :
1. Alain Jupé. Il est respecté aussi bien à droite qu’au centre, sa nomination serait bien perçue à l’étranger et rassurerait les marchés.
2. François Bayrou. Il représente la seule chance de Sarkozy d’être élu, en apportant une caution morale et l’assurance de rétablir une situation économique catastrophique. Il peut donc être en position d’exiger le poste pour appliquer son projet, mais la pilule serait difficile à avaler pour Sarkozy, notamment au niveau du projet de moralisation de la vie publique. Il faudrait aussi faire avaler à une majorité UMP la présence d’un Bayrou qui le l’a pas ménagée, et accepter un gouvernement de large union, où les UMP seraient moins influents. Mais il repésente aussi une chance de victoire aux législatives en raison de sa popularité.