à l’auteur
Si le foule n’avait pas préféré
Barabbas, l’autre n’aurait pas été crucifié, n’aurait pas pu
ressusciter le troisième jour et la mayonnaise-Jésus n’aurait
jamais pris. Aurait-on jamais entendu parler du bonhomme ? Il est
vrai que ça ne serait peut-être pas plus mal. Les chrétiens
peuvent quand même dire un grand merci à Judas et à Barrabas !
Ni Urbain VIII ni le cardinal Bellarmin
n’ont jamais cru que la terre fût plate : elle ne l’était plus
depuis Thalès, mort au milieu du VIe siècle ! Ce qu’ils voulaient
maintenir, c’est le géocentrisme. Et encore ! Ce n’était qu’un
prétexte : c’est surtout le matérialisme de Galilée qui les
défrisait.
Si Mozart n’était pas mort dans la
misère et si Van Gogh n’avait pas eu la triste habitude de se
trancher les oneilles au rasoir pour émouvoir les bonnes âmes,
étant donné la médiocrité de ce qu’ils ont laissé, il y a
longtemps aussi qu’on ne parlerait plus de ces deux-là. Je parle, ici, pour une fois, sans ironie.
Aucune comparaison possible entre tous
ces minables (j’inclus dans la bande aussi bien Socrate que
Confucius) et Jean-Luc Mélenchon. Depuis Alexandre le Grand, on
n’avait jamais rien vu de tel. Dans dix mille ans, quand on aura tout
oublié, et même son oeuvre, son nom restera sacré, on l’écrira partout : sur les arbres, sur les cahiers d’écoliers, sur le sable des
neiges, sur la couronne même des rois. Dans cette foi je veux vivre
et mourir.