Les fameux 3000 comptes suisses de la HSBC brandis par Woerth auraient été nettoyés par la France avant d’être retournés à la Suisse. Pour quelle raison la France en aurait-elle supprimé 5 000 ? Pour en protéger certains ? NouvelObs : Très concrètement, qu’est-ce que cela veut dire ? Tout simplement qu’entre le moment où la France a récupéré ces fichiers auprès d’un ancien salarié de la HSBC – Hervé Falciani – et leur restitution à la Suisse quelque mois plus tard, ils ont été modifiés. C’est-à-dire nettoyés de noms que l’administration française ne souhaitait pas y voir figurer. Ce que justice et police suisses écrivent aujourd’hui noir sur blanc dans ces rapports jusque-là jamais révélés, le procureur Eric de Montgolfier le laissait entendre en février dernier dans un entretien accordé à Mediapart. Il déclarait alors : « De notre côté, nous avions plus de 8.000 noms, pour ce qui concerne les ressortissants français et au moins dix fois plus d’étrangers. Pourquoi sortir ce 3.000 ? Cela ne nous arrangeait pas… Etait-ce juste une façon de noyer le poisson ? »