Jeudi 3 mai 2012 :
50 millions d’euros pour Sarkozy : l’ancien premier ministre libyen confirme.
« Je confirme qu’il existe bien un document signé par Moussa Koussa et qu’un financement a bien été reçu par M. Sarkozy. » L’ancien chef du gouvernement libyen, Baghdadi Ali al-Mahmoudi, actuellement écroué à Tunis, confirme à Mediapart via son avocat, Me Béchir Essid, l’existence de la note publiée par Mediapart et le déblocage d’une somme de 50 millions d’euros en 2007 par le régime Kadhafi pour l’actuel chef de l’État français.
La note a été rédigée sous son autorité directe.
L’ex-Premier ministre libyen confirme le financement de la campagne 2007 de Sarkozy.
Alors que le Conseil national de transition (CNT), au pouvoir en Libye depuis la chute de Mouammar Kadhafi, qualifiait la lettre promettant un financement libyen à Nicolas Sarkozy en 2007 de « fausse et fabriquée », Baghdadi Al-Mahmoudi, ex-chef du gouvernement libyen, actuellement détenu en Tunisie, assure, par le biais de son avocat Bechir Essid, que le régime de Kadhafi avait bien financé la campagne du candidat UMP à la présidentielle en 2007.
Me Bechir Essid a confirmé l’existence de la note dévoilée par le site Mediapart le 28 avril et signée par Moussa Koussa, ancien chef des services secrets libyens, actuellement en exil au Qatar. « Mouammar Kadhafi, son régime et les responsables qui travaillaient avec lui ont financé la campagne électorale de Sarkozy en 2007 », a déclaré à la presse Me Bechir Essid, précisant que le montant débloqué était de 50 millions d’euros.
Me Mabrouk Kourchid, autre avocat de M. Al-Mahmoudi, a confirmé la version de Me Essid, ajoutant que son client croit que « le président français est derrière sa détention prolongée » en Tunisie.
« Ma détention en Tunisie est à l’instigation du président français afin que les détails sur le financement de sa campagne 2007 ne soient pas révélés », a dit Me Mabrouk Kourchid, rapportant les accusations de son client. M. Al-Mahmoudi, qui est sous le coup de deux demandes d’extradition de Tripoli, a été hospitalisé mercredi à Tunis pour cause d’« hémorragie interne ».
Selon ses avocats, M. Al-Mahmoudi aurait validé en 2006 le principe d’un financement de la campagne de M. Sarkozy par la Libye. « Le marché a été conclu par Moussa Koussa sur instruction de Kadhafi et des documents attestant de la transaction existent », ajoute l’avocat, précisant que l’opération a été effectuée par le Fonds libyen des investissements africains.
Bachir Saleh, qui occupait le poste de président du Fonds libyen des investissements africains, est l’objet d’une demande d’extradition de la Libye. Bachir Saleh est aujourd’hui en France. Prisonnier d’une tribu libyenne, l’homme des petits et grands secrets de Kadhafi a été libéré en février, avant d’être accueilli dans l’hexagone, où lui et sa famille sont sous protection policière française. A ce jour, la France refuse d’extrader Bachir Saleh vers la Libye.
Source : lemonde.fr