Vendredi 27 juillet 2012 :
Pour sauver la Grèce, des responsables européens ont déclaré à Reuters
qu’une nouvelle restructuration de sa dette serait envisagée. Elle impliquerait
des pertes importantes pour la BCE et les banques centrales nationales.
L’objectif : diminuer l’endettement du pays de 70 à 100 milliards
d’euros, pour le ramener à 100% de son produit intérieur brut.
Une deuxième restructuration de la dette grecque se prépare, indique ce
vendredi Reuters. Et cette fois-ci, une participation des créanciers publics
est envisagée. "Les responsables européens ont dit vendredi travailler à
un plan « de la dernière chance » pour faire baisser l’endettement de
la Grèce et maintenir ainsi le pays dans la zone euro, via une nouvelle restructuration
de la dette supposant des pertes importantes pour la Banque centrale européenne
(BCE) et les banques centrales nationales", rapporte l’agence de presse.
Cette annonce intervient alors que le président de la BCE, Mario Draghi,
a déclaré jeudi que l’institution qu’il dirige "sera prête à tout pour
préserver l’euro".
Une nouvelle réduction de la dette grecque de 70 à 100 milliards
d’euros.
Les créanciers privés ont déjà accepté une décote importante de leurs
avoirs obligataires grecs en février, lors de la définition du deuxième plan
d’aide pour Athènes, qui semble désormais insuffisant pour remettre le pays sur
les rails. Des responsables européens ont dit à Reuters que l’objectif du plan
actuellement en discussion est de réduire l’endettement de la Grèce de 70 à 100
milliards d’euros, la ramenant ainsi à un total représentant quelque 100% du
produit intérieur brut (PIB).
Un niveau d’endettement de 132,4%.
La dette publique grecque représentait 132,4% de son PIB à la fin du
premier trimestre de cette année, selon les dernières données d’Eurostat. La
participation du secteur privé, par un échange des obligations qu’ils
détenaient contre des titres de moindre valeur avec une échéance plus longue, a
permis de réduire le niveau d’endettement d’Athènes de 33 points de pourcentage
par rapport aux trois derniers mois de 2011. A horizon 2020, ce plan prévoit de
ramener la dette grecque à 120% du PIB. Un objectif ambitieux pour les plus
optimistes et inatteignables pour les cassandre. La politique d’austérité
imposée en échange de l’aide de l’Europe et du FMI contribue en effet à plonger
le pays dans la récession et un niveau de chômage élevé. Cette semaine, le
gouvernement grec et les représentants de la Troïka (UE-BCE-FMI) se sont
d’ailleurs accordés sur le montant des économies que devra réaliser le pays au
cours de deux prochaines années. Elles s’élèvent à 11,6 milliards d’euros.
Un sujet brûlant en Allemagne.
Le sauvetage de la Grèce soulève de nombreuses critiques en Europe. A la
suite de la mise sous perspective négative du Aaa allemand par Moody’s le 24
juillet dernier, le pays le plus endetté de la zone euro par rapport à son PIB
a immédiatement été pointé du doigt. "En Allemagne, de plus en plus de
personnes se rendent comptent que la logique d’aide n’est pas supportable.
Après la Grèce, l’Allemagne ne pourra pas renflouer l’Espagne ou l’Italie,
sinon elle finira elle-même en banqueroute.", a ainsi expliqué à La
Tribune une source proche du gouvernement. Le ministre de l’Economie Phillip
Rösler s’est quant à lui dit « sceptique » sur la capacité de la Grèce
à mettre en place les réformes nécessaires.
Le ministre letton des Finances pour une sortie de la Grèce de la zone
euro.
Ce vendredi, le ministre letton des Finances Andris Vilks, dont le pays
espère être le prochain pays à rentrer dans la zone euro en 2014, a exprimé sa
vision sur la question. Pour lui, la Grèce doit abandonner la monnaie unique
« dès que possible » pour éviter de nouveaux dégâts en Europe.
http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20120727trib000711324/grece-l-europe-preparerait-un-plan-de-de-la-derniere-chance.html