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easy easy 15 septembre 2012 17:25


Félicitations !


Lorsque les Hommes vivent en petits groupes (il y en a encore) ils ignorent l’anonymat.
Il est d’ailleurs possible que ces identitaires refusent de devenir de trop gros groupes par refus de l’anonymat

Dans un système où chacun se connaît, il n’est pas possible de mentir, de faire des coups en douce, de lyncher.
Mais il n’est pas possible non plus d’idéaliser, pas même le chef de clan tellement on connaît ses faiblesses.
Chacun a une relation rude et directe, sans intermédiaire avec la nature. La nature est un interlocuteur. L’homme n’est pas idéalisé et la nature est importante. Résultat, les projections et introjections que font les gens sont en rapport avec la nature qu’on ne peut ni encenser ni injurier. Ces deux sortes de projections ne sont ni encensantes ni dénigrantes. On projette de l’homme dans l’ours, on introjecte de la rivière en l’homme, ce sont des échanges d’images mais sans classement de valeur.
De plus si d’aventure un membre est frustré d’une transaction avec un autre, il n’a que la ressource de se trouver un exutoire vers la nature.





Dans les cités, surgit l’anonymat et l’homme, l’homme, l’homme. Tout le temps l’homme.
Chacun n’a plus un rapport que très indirect avec la nature et elle disparaît de son paysage. Si un type est frustré d’une relation avec un autre, il va réessayer avec un autre, à l’infini. Il n’a pas besoin d’exutoire dans la nature, désirs et frustrations sont toutes dirigées vers l’homme l’homme, l’homme.

La nature est déniée et l’homme est idéalisé.
Parce qu’il est idéalisé, surgit le manichéisme. Et surgit alors l’obligation de bien faire sinon lynchage par la masse anonyme. La nature est ignorée, on ne connaît plus que les hommes et on est terrorisé par eux en tant qu’anonymes, par son concierges

L’image de soi doit donc devenir, dans cette ambiance à la fois idéaliste et comminatoire (similaire à un état où chacun devrait être le communiste idéal), très parfaite.
Du coup l’image est hyper importante.

Les projections et introjections deviennent vraiment anales et orales comme disait Ferenczi. On ne projette sur les autres non plus nos qualités mais nos merdes et on n’introjecte des autres non plus leurs défauts mais leurs seules qualités. La télé, quand elle montre Nous, elle doit montrer un Nous parfait.
(le 11 septembre ça nous a filé un coup sur cette illusion)

Les terrorisés, qui ont, à leur sens, réussi au prix de bien des sacrifices, à se constituer un pack d’image d’eux suscceptible de les protéger de ces mille épées qui nous menacent tous, tiennent à ce que l’idéal ne change pas. Ils se sont fait chier pour paraître nickel, il n’est pas question pour eux d’accepter que l’image de l’idéal bascule vers ce qu’ils ne sont pas.
Ils se sont shootés à tout ce qui est permis pour tenir le coup et paraître honorables, ils se sont frustrés de mille plaisirs pour avoir leur diplôme de conformité, ils ont très parfaitement dissimulés leursss anus, il n’acceptent pas le moindre laxisme.
Ils tiennent à ce que les médias ne montrent de l’homme que son idéal, le même idéal.


Or JL Delarue se met à monter les réalités les plus intimes, justement celles qu’on cache pour faire lisse. Et si seulement il les montrait pour les dénigrer, mais non, le con, il en est même à compatir. Bientôt il les couvrirait de médailles ces gens qui avouent des trucs pas nets, pas conformes à l’idéal.
Il faut donc le pendre.

Tant qu’il a son public, on s’écrase mais dès qu’il faiblit d’audience, dès qu’il se vautre sur une peau de banane, on ne va pas le louper.
Et s’il est mort, on va y aller à fond pour le démolir et démolir son oeuvre obscène. On va traîner son cadavre dans le caniveau.




Il est interdit de montrer aux hommes des cités ce qu’est vraiment l’homme, en toute nature. On ne doit montrer que ce qu’il sera quand il ne sera plus du tout naturel.

C’est l’histoire du bal en smoking. On mentionne sur les cartons qu’il faut se saper cher. Chacun s’y pointe super déguisé en prince sans anus au prix de mille efforts et s’il y a un type qui se pointe pieds nus on va le jeter d’une force, je te dis pas.


JP Sartre disait qu’un ouvrage, en dépit de la misère et de l’horreur du monde qu’il décrit, devrait toujours donner à croire en quelque générosité (un idéal)
Alors faut-il oui ou non persister dans la voie de l’idéalisation de l’homme de manière si hommiste, si exclusivement hommiste, ou faut-il commencer à reconnaître, comme Bukovski, que l’homme a un anus et que tout ce qu’il fait, quel que soit son décor et son cinéma est bourré d’anus ?



A mon sens, il est impossible d’avouer nos anus (ce que font un peu les rappeurs) sans foutre la cité en l’air (ce que font un peu les rappeurs).

La cité a été contruite sur de l’idéalisme, admettre la vérité ruinerait la cité. (Même nos campagnes, même nos littoraux, même nos montagnes font partie de la cité, c’est la même police partout) 


Que faire alors ?
Bah, continuer à faire ce que faisait Delarue, i.e. dire les anus et sanies de l’homme mais de temps en temps, tard la nuit, comme en marge et tout en gardant une chemise blanche, des chaussures bien vernies, un plateau sans ordures qui traînent partout. Et donc dire ces anus mais les regretter tout de même. Dire nos merdouilles mais s’en lamenter tout de même. Donc émettre de la compassion. Non les considérer banales, normales. Dire nos imperfections à voix basse et pas devant les enfants, il faut les faisser croire que le Père Noël n’a pas plus d’anus que Donald.

Voilà la seule chose que nous puissions faire jusqu’à ce qu’un jour, à force d’être devenus trop fous d’idéalisation de l’homme, nous en venions à tellement haïr quelque gens n’ayant pas pu se déguiser en anges, que nous en viendrions à larguer nos Bombes et que les cités finissent en cendres.
Après ça, les survivants pourront opter, s’il le veulent pour une voie plus naturelle.
Mais nous ne repartirons jamais vers la nature de manière organisée.



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