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Pablito Waal Pablito Waal 3 octobre 2012 12:29

Article et commentaires déplorables.

L’auteur de l’article ne s’est même pas donné la peine de faire des recherches sur les crimes des régimes dits « communistes ».

Ensuite, il explique, dans son lien final, pourquoi l’URSS n’était pas communiste, ce qui est vrai, mais pour de mauvaises raisons : parce qu’elle n’était pas anarchiste. Or l’anarchisme n’a pas d’existence durable.

Bref, il défend très très mal sa cause.

Maintenant passons en revue les âneries anticommunistes :

« L’URSS était socialiste parce que son système correspondait aux théories de Marx ».
Les théories de Marx mettaient en avant la prise du pouvoir par le prolétariat. Il a cru en voir un exemple dans la Commune de Paris, qui fut une courte tentative de démocratie prolétarienne.
L’URSS a prétendu incarner cette prise du pouvoir prolétarienne, alors que la réalité était exactement inverse. Elle n’était même pas soviétique, car les soviets furent vidés de leur contenu pluraliste (même entre partis de gauche) dès 1918. Il n’y a jamais eu ne serait-ce qu’un début de démocratie, même prolétarienne, en URSS.

« L’URSS était socialiste parce que tout appartenait à l’Etat. »
Compréhension zéro tant du socialisme que du marxisme. Le marxisme annonce la prise du contrôle de l’État par le prolétariat, le socialisme (qui n’est pas réductible au marxisme) plus généralement la prise de contrôle des biens par la collectivité. Un état qui ne représente ni la collectivité ni le prolétariat n’est ni socialiste, ni marxiste, peu importe qu’il s’ingère dans l’économie ou pas. Donc l’état soviétique n’était pas socialiste.

« L’URSS était socialiste parce qu’elle s’appelait ainsi »
Et la RDA s’appelait « république démocratique ». Et les régimes d’Europe de l’Est s’appelaient « démocraties populaires ». Qui prend ces appellations au premier degré ? Personne. Alors pourquoi devrait-on prendre l’appellation « socialiste » au sérieux ?

« Dire que l’URSS n’était pas socialiste, c’est trop facile »
Non, c’est la réalité. Les libéraux accepteraient-ils qu’on leur sorte l’argument du « C’est trop facile » quand ils dénoncent le fonctionnement de la Fed ou qu’ils expliquent que le phénomène des subprimes n’était pas une manifestation du libéralisme ? Chaque idée doit être jugée dans son exactitude, pas par amalgame.
Ensuite, rappelons qu’il y a toujours eu, dès 1918, des socialistes qui refusaient le modèle bolchévique. Par exemple Rosa Luxemburg ou Boris Souvarine. Mais, plus généralement, tous les membres de la 2de Internationale, la SFIO en France, qui étaient bel et bien socialistes dans les années 20 (ne les amalgamons pas à leurs descendants du PS actuel), qui, bien que minoritaires au Congrès de Tours, furent majoritaires dans les urnes face au PCF/SFIC. La dénégation (justifiée) du caractère socialiste de l’URSS n’est donc pas une facilité a posteriori trouvée par des post-staliniens en mal d’arguments.

« Le socialisme démocratique n’est qu’une vue de l’esprit »
Pas du tout. Il a existé, à titre partiel, et existe toujours. En France, il s’est manifesté en 1936, 1945 et 1981 (plus vraiment depuis 1983). Le socialisme démocratique (pléonasme puisque le socialisme est le pouvoir de la collectivité) existe entre autres par l’ensemble des secteurs publics, administratifs ou productifs des pays démocratiques. En se basant sur la proportion de travailleurs qui oeuvrent dans le secteur public, on peut dire que la France actuelle est au quart socialiste, le Canada et le Royaume-Uni aussi (et oui !), les pays d’Europe du Nord plus encore, l’Allemagne et le Japon nettement moins. Mais les partis « socialistes » actuels ne veulent plus faire progresser ces proportions, ce qui fait donc qu’ils ne sont pas socialistes.

« Tous les pays socialistes ont été des dictatures, donc il ne peut y avoir de socialisme démocratique »
1)Il y a un socialisme démocratique : cf. précédent ;
2) Une grande partie des pays ayant eu des dictatures « socialistes » se sont fait imposer ce régime de l’extérieur (« démocraties populaires », Mongolie, Corée du Nord). Même la Chine n’a pas vraiment eu une « révolution » indépendante, puisque le PCC fut dès les années 1920 chapeauté par l’URSS, et sauvé par elle en 1945. Dans ces conditions, il n’y a pas à s’étonner que Mao fut un stalinien « modèle ».
3) Pour les pays comme l’URSS, la Yougoslavie, l’Albanie ou le Vietnam (ou même la Chine), la dictature vient de la guerre civile (dans les Balkans, la WWII fut également l’occasion d’une guerre civile entre résistants de droite ou de gauche) qui précéda l’instauration du régime. Une guerre civile est rarement suivie d’une démocratie où même les perdants peuvent briguer le pouvoir.
4) Des dictatures, en Afrique, Asie ou Amérique latine, se sont déclarées socialistes pour réclamer l’aide de l’URSS ou de la Chine. Ce fut notamment le cas du régime castriste.

« Les communistes tuent selon la classe, les nazis selon la race »
Les anticocos ne connaissent même pas leurs propres sources. La majorité des crimes « communistes » commis en URSS, en Chine, en ex-Indochine ou ailleurs n’étaient pas des crimes de classe. Il y a eu des meurtres de classe, mais la majorité des victimes furent des paysans ordinaires ou des ouvriers.
A l’inverse, de nombreuses nationalisations eurent lieu dans les pays démocratiques sans aucun meurtre des anciens propriétaires. Il y a un socialisme sans morts (c’est même le seul socialisme), alors que le nazisme aboutit logiquement au meurtre de race.

« Le Livre Noir du Communisme est un antidote au communisme »
Ce livre est surtout un antidote à toute réflexion historique sérieuse. L’objet de ce livre était de mélanger des études de pays dont on vient d’ouvrir les archives (l’ex-URSS) avec des pays où on en reste aux spéculations (Chine, Corée du Nord). Bref, le seul but de ce livre est de réunir sous un même nom des régimes aux pratiques fort différentes, et de disserter en introduction et conclusion sur le « Communisme » en tant que généralité.
Sauf que le communisme, c’est quoi ?
Un truc qui provoque des famines ? Alors pourquoi la majorité des pays classés comme « communistes » dans le livre n’en ont pas connu ? Pourquoi n’y en a-t-il plus eu en URSS après 1947 ?
Un truc qui déporte des minorités ethniques ? Quel rapport avec l’idéologie marxiste considérée comme sous-tendant ces régimes ?
Un régime reposant sur un vaste système pénitentiaire à forte mortalité ? Alors pourquoi Khrouchtchev a-t-il fait vider de moitié le Goulag après 1953 ?
Un truc qui fait crever le quart des cambodgiens dans les rizières de la mort ? Alors pourquoi est-ce le même « communisme », vietnamien celui-là, qui y a mis fin ?
Un truc qui fait des millions de morts ? Alors où sont les millions de morts à Cuba, dans les démocraties populaires d’après 1950, ou même en URSS après Staline ? Des dizaines de milliers de victimes, centaines de milliers assurément, mais quid des ordres de grandeurs à la Staline, Mao, Hitler ?
Conclusion : il y a eu le stalinisme, le maoïsme, les Khmers Rouges, le Juche… Le « Communisme » en tant qu’objet criminel n’existe pas. De la même manière, ce n’est pas non plus être négationniste que de faire une différence entre les pratiques des régimes hitlérien, mussolinien, franquiste, salazariste…sans réhabiliter aucun d’entre eux. Là où le rôle d’un historien est de faire de l’analyse, donc de séparer les choses différentes, le Livre Noir du Communisme fait exactement le contraire.

Pour finir :

« Comment peut-on être communiste en 2012, sans être jugé à la même aune que les nazis ? »
 Parce qu’il y a un socialisme démocratique, et pas de nazisme démocratique.

Pour continuer : http://www.pourlecommunisme.com


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