Bonjour,
meme si je suis pour une partie d’accord avec votre analyse, je diverge sur les explications que vous donnez, et ce n’est pas sans conséquence quant à vos conclusions.
Il y a bien une diminution des crédits immobiliers consentis par les banques, mais qui est causée par le fait qu’elles en sont gorgées à un point qui est maintenant devenu dangereux. J’ai un exemple. La caisse régionale d’une banque de ma région (toulousaine) a plus que doublé son encours de crédit lors des années 2010-2011. De 1.2 milliards, ils sont passés à 2.5 milliards. Résultat, ils prient pour que tout le monde leur paient les crédits, et surtout ils se montrent beaucoup plus sévères pour accorder un nouveau prêt. Pire : Ils n’essaient même plus de se piquer les clients potentiels.
Donc, effectivement les bilans des banques ont explosés, mais ils en ont conscience et se refusent pour l’instant à la fuite en avant. C’est une différence majeure d’avec les banques espagnoles ou américaines, qui n’ont pas hésité une seconde.
Sur les locataires, rien à redire les faits sont là, plus vous avez de chômage réel, moins vous avez de locataires solvables.
Idem pour les cadeaux fiscaux, de toute manière il fallait que cela cesse car ils étaient largement parasités par une profession peu scrupuleuse, et ne profitait au final pas à là ou il y a un réel besoin : les habitations à loyer réellement modeste. Car c’est quand même un des paradoxe : alors qu’il y a un déficit abyssal en HLM, il y a trop d’appartements ou de maisons pour ménages aisés. Toutes ces aides auraient dû être réorientés vers les revenus modestes, et ça ne peut se faire efficacement que par des structures publiques qui n’ont pas la rentabilité comme seul objectif.
Au final, et là je ne suis pas du tout d’accord, c’est lorsque vous écrivez « notre pays est incapable de supporter la nationalisation de l’ensemble de son système bancaire ! »
Si cela arrive - en fait lorsque cela arrivera - c’est parce que il n’y aura aucune alternative entre ça, et la ruine complète et totale. Parce que si vous avez la BNP en faillite demain, ça veut dire que vous insérez votre carte bleue dans le distributeur, et qu’il vous réponds « carte non reconnue », idem à la caisse du supermarché. ça veut dire que d’un coup d’un seul, la totalité de votre fortune se résumera aux quelques piécettes et billets que vous avez dans votre poche. Comme les banques jouent un rôle primordial dans les encaissements et les échanges commerciaux, aucun gouvernement ne pourra les regarder s’effondrer sans faire quelque chose immédiatement, et ce sera donc une nationalisation « ad nutum ».
D’ailleurs, si vous voulez un exemple pris dans le réel, vous avez Dexia, dans laquelle les gouvernements Belges et Français viennent de remettre 5.5 milliards au pot la semaine dernière. Cette Dexia a bel et bien été renationalisé, il a toutefois manqué de courage politiques aux gouvernements pour envoyer les créanciers se faire voir. Dans un contexte d’effondrement généralisé, il faudra bien de toute manière le faire.
Bref, a mon avis, une nationalisation totale du système bancaire s’imposera tôt ou tard.