Le mot qu’il convient d’utiliser ici est : corporatiste. Ce système se définit par d’immenses transferts de ressources publiques vers le secteur privé, ce qui induit une explosion de la dette, un accroissement d’inégalité entre les riches (qui ne paient quasiment pas d’impôt) et les pauvres (qui supportent, seuls, le poids de la dette) et un nationalisme justifiant de colossales dépenses dans le domaine de la sécurité. Et puisque la vaste majorité se trouve désavantagée, l’Etat corporatiste doit adopter de nouvelles tactiques : le resserrement de la surveillance (le gouvernement et les grandes sociétés s’échangeant une fois de plus des faveurs et des contrats), le recours massif aux emprisonnements, la réduction des libertés civiles.
Un glissement de pouvoir est en train de s’effectuer, qui va vers les banquiers et les investisseurs. Il y a d’un côté la ploutocratie qui ne concerne qu’une poignée de personnes possédant l’essentiel des richesses et qui sont les principaux consommateurs et le « précariat », le prolétariat précaire. C’est bien sûr la majorité de la population qui vit dans des conditions extrêmement précaires. Les investisseurs eux, investissent dans la ploutocratie. Le glissement de pouvoir va donc de la classe ouvrière vers une toute petite élite qui ne produit rien mais qui représente les banques.
Warren Buffett déclarait le 25 mai 2005 « Il y a une lutte des classes aux Etats-Unis, évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches qui a mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner. »
Le sous-commandant Marcos, en août 1997, parle de « 4ème guerre mondiale » : « Le néolibéralisme, comme système mondial, est une nouvelle guerre de conquête de territoires. »
Peu importe le nom qu’on lui donne, peu importe le nom de celui qui gouverne ou de son parti… Peu importe de savoir qui a fait quoi… La question à poser est : avons-nous envie, en tant que multitude, de reprendre le pouvoir ? Jusqu’où nous laisserons-nous déposséder par cette petite poignée ?
ça a fonctionné... ouf.