Article qui donne une assez bonne vue d’ensemble du problème.
- « une civilisation qui supporte de moins en moins bien les frustrations inévitables » Eh oui, de la même façon qu’on prend de l’aspirine pour faire baisser la fièvre on avale des anxiolytiques pour écraser l’angoisse. Sauf que dans le premier cas on recherche et on traite l’infection qu’il y a derrière… Là non et c’est pourquoi nous sommes les champions du monde de la consommation de ces produits (majoritairement prescrits par des généralistes sans réelle formation sur le sujet). Il y a aussi une incidence économique certaine : vaille que vaille, on peut continuer à bosser jusqu’à ce que..
« DSM V, manuel de pilotage automatique… Quant à la psychiatrie, qui n’a plus d’internat, dont les infirmiers ne sont plus reconnus comme les vrais professionnels qualifiés qu’ils sont, et dont le budget est misérable ». Le plus gros du problème est là est c’est lié :
- Plus d’internes en psy dans les services, remplacés par des MAG (médecins assistants généralistes) avec une formation bien moindre qui leur fait se cramponner à ce fameux DSM à défaut d’autre chose.
- Les dernières écoles de formation d’infirmiers (ères) psy ont fermé vers 1992, fermeture programmée 20 ans avant (j’avais eu l’occasion de voir en 1972 à la DDASS l’organigramme de la profession qui signalait déjà « cadre en voie d’extinction ») Depuis, une seule formation pour tout le monde, avec, là aussi, une connaissance réduite. Résultat sur le terrain ? Des gens pas formés qui en arrivent à avoir peur de ceux dont ils sont censés s’occuper (on a peur de ce qu’on ne connait pas ou mal), avec le retour fréquent à des pratiques anciennes (contention) et ce ne sont pas les derniers diplômés psy (en minorité dans les équipes aujourd’hui) qui peuvent pallier à tout. Bref, un retour en arrière de 30 ans au moins.
Pour le reste, bien d’accord avec astus, le constat est accablant.