Bonjour, votre vision de la France comme pays « avancé » et chargé de dire le bien ou de faire la justice semble faire l’impasse sur l’essence de la diplomatie occidentale et toute l’histoire coloniale.
Mais là n’est pas le problème, vous posez l’équation sans la compléter, et vous passez bien vite sur quelques contradictions.
Nul doute que la situation du Liban aux abords du brasier syrien depuis deux ans relève du fait de dormir sur un baril de poudre, et que ces débordements étaient incontournables, ou presque.
Nul doute que ce sont les (ir)responsables politiques qui immobilisent l’armée, etc.
Ce que vous ne dites pas :
-L’Armée vient d’intervenir à Tripoli, mais ceci, c’est l’actualité qui va vite.
-Elle a choisi d’occuper la zone alaouite, sachant combien intervenir en zone sunnite aurait été problématique.
-Pourquoi ? Parce qu’elle est accusée par les sunnites de la ville d’être de parti pris avec le Hezbollah ; on sait, et ce n’est pas seulement un fait de discours, que les services de renseignements de l’armée libanaise sont proches, très proches, des hezbistes, et que l’on accuse ses officiers, en majorité, d’être pro-hezbistes, aounistes, majorité chiite dans la troupe, séductions de 2006, etc.
-Le Liban vient de commettre un suicide politique sans précédent : 97 députés sur 128 ont choisi de proroger leur mandat pour 17 mois, non pour les raisons sécuritaires qu’ils invoquent, mais parce qu’ils n’arrivent pas à s’entendre sur une loi électorale qui leur avantagerait le départage du gâteau... ce sont 97 candidats à la peine de mort pour haute trahison selon les lois en cours.
-Certes les têtes de turcs et autres qataris ont fourni des armes, et bien sûr, ces deux jours, des attentats, ratés (volontairement ?) contre des cheikhs sunnites modérés (pro-dialogue avec les chiites) ont eu lieu, mais comment cet armement sunnite takfiriste aurait-il été possible, dans la communauté sunnite, connue pour avoir été la plus pacifique durant toute la guerre du Liban, si le terreau n’avait été préparé ?
-Quel est ce terreau : le fait que depuis 2008 justement (invasion de beyrouth par le hezbollah sensé tenir les armes contre le sud, et jamais à l’intérieur), depuis 2008 donc, et même avant, le sunnite se sent en danger, désarmé face au chiite armé ; depuis 2005, le hezbollah est vécu comme une gangrène iranienne qui importe le problème palestinien pour lequel le bled a déjà payé 30 ans et 200.000 morts, de sorte a constituer une extension iranienne artificielle ; depuis 2005, le hezbollah est perçu par une bonne partie de la population comme un reste et un maintien de l’occupation syrienne, sous prétexte de cause palestinienne, abandonnée par les palestiniens eux-mêmes...
-depuis 2005-2006 s’est imposée cette sordide équation « peuple-armée-résistance », comme quoi Israël veut de l’eau donc on est obligé à la résistance. Or il semble que depuis 78 et autres, la jordanie et l’Egypte sont tranquilles non ? Et que si par traité nous assurons la paix à la frontière nord d’israël tout se passerait plutôt bien ? Car cela commence a bien faire depuis les 70s ?
-Mais non... Il faut que Bachar existe et respire : en gardant son Golan éteint sur 40 ans, parce qu’il peut jouer avec son joujou-Liban via une milice maintenue sous un Etat de droit rendu impuissant de la sorte... milice qui se révèle enfin dans sa pleine identité iranienne et baassiste.
Car ce feu qui éclate au nord du Liban n’aurait jamais pris sans l’intervention des libanais à Qousseyr, or où est l’intérêt exact du peuple libanais dans cette intervention ? cela vous ne le dites pas.
A moins de définir la survie du hezbollah comme « intérêt national », oui, sauf que la diplomatie aussi ça existe, surtout que cette résistance a sorti Israël depuis 2000, 13 ans déjà... et c’est elle qui les a ramenés par une prise d’otages en 2006, histoire d’assurer sa raison d’être, de tuer 4000 libanais qui n’avaient rien demandé, et de réorienter une culture de la mort et du martyre là où justement émergeait une culture de vie et une véritable indépendance, oeuvrant pour l’union nationale...
-Ce que révèle enfin Bachar le Saint, c’est que le hezbollah n’en a rien à cirer du Liban et qu’il est pur khaminéïsme, par conséquent, quelle que soit l’abjection takfiriste, elle s’impose comme contrepoids fabriqué par les iraniens eux-mêmes et leur comportement.
-Quelles que soient les implications condamnables du wahhabisme en Syrie, jamais il n’a développé de milice armée au Liban, et si maintenant, après 30 ans de hezbisme, une milice sunnite se développe, c’est à cause d’un ras-le-bol généralisé que les intérêts nationaux soient continuellement sacrifiés aux prétentions perses et baassistes, cela se traduisant par affaiblissement de l’armée (quand un officier est tué par accident, soit-disant, par les hezbistes, son assassin sort de prison en deux semaines...), mais plus que cela c’est surtout un blocage politique continu, comme si le pirate était à bord continuellement, et lorsqu’une résistance à ce piratage émerge naturellement trouvant son terreau c’est elle qu’on va accuser ?
sous les chaleurs, le mascara chiite est en train de couler.
que les mauvais masques de clowns des nouveaux takfiristes soient ridicules,
nul ne le niera, mais les libanais n’avaient rien à faire en Syrie.
Je doute que la guerre qui vient soit évitée,
si l’on écoute les sunnites de Tripoli et de Sidon, la coupe est pleine.
Quant aux chrétiens, eux qui ont subi Bachar et père trente ans et plus,
ne soyons pas dupes du aounisme qui est une exaltation manoeuvrière.
Une milice qui n’a plus sa raison d’être veut décider de toute la politique du pays, quand son propre chef déclare « je ne suis qu’un petit soldat de Khameneï » mais... je veux décider de tous les détails de la politique libanaise...
t’es mignon la grosse, ça fait quarante ans qu’on en bave pour tes palestos qui ne sont que prétexte, et là on doit aller cirer les bottes du bachar qui nous ont écrasés sur des décennies en parlant d’intérêt national ?!...
ce mensonge ne tient plus la route,
et les hezbistes se sont décrédibilisés aux yeux de ceux mêmes qu’ils avaient réussi à séduire.