Il est bien dommage que les leçons d’indépendance et de patriotisme qui ont cours en Amérique latine soient si mal comprises par certains en France...
En 2002, l’Argentine décidait de se passer des services du FMI.
Roberto Lavagna ancien ministre de l’économie argentine préconise cette solution pour la Grèce.
« Tout est semblable. L’ Argentine avait établi une parité fixe entre le peso et le dollar. La Grèce est ficelée par l’euro, perdant ainsi le contrôle de sa monnaie. »
« Le déficit fiscal, le déficit des comptes courants, la chute vertigineuse du PIB, l’endettement, l’explosion du chômage... toutes les grandes données macro-économiques sont similaires... »
« Je suis allé au FMI à Washington expliquer que nos rapports allaient s’en ressentir, que nous ne voulions plus de prêt, que nous nous sortirions seuls de la crise. »
« J’ai demandé un roll over partiel de toutes les échéances, je me suis engagé à payer les intérêts e la dette, et une partie du capital, mais pas tout et pas tout de suite. »
« J’ai du leur expliquer 3 fois pour qu’ils comprennent.... , ils m’ont dit que c’était violer les règles du capitalisme que de rallonger les échéances des propriétaires endettés ! »..«
»Les sorties de crise se font en dehors des chemins tracés par le FMI, qui consiste à diminuer l’argent qu’on donne aux gens, les salaires, les pensions, les aides publiques, et les grands travaux qui donnent du travail, tout ça pour rembourser la dette....
C’est exactement ce qu’on veut imposer aux Grecs ! Ils oublient que des gens ruinés ne consomment plus !«
»Nous avons sauvé les gens plutôt que les banques !"
(Source Libération 19 Février 2012)
L’ Argentine a refusé d’appliquer les plans du FMI et 3 ans plus tard, elle avait restructuré sa dette, et refusé les nouveaux prêts.
Tout est semblable, sauf que la Grèce n’est plus un Etat souverain et ne peut plus dans le cadre des Traités décider de rien...
L’ Argentine n’est pas une colonie de Bruxelles, c’est un pays indépendant et souverain, qui dispose de ses droits régaliens, de la monnaie, de sa Banque Centrale et qui peut donc, comme les autres pays d’ Amérique du Sud, dire merde au FMI.
L’ Equateur, le Paraguay, l’ Uruguay, le Brésil, la Bolivie, l’ Argentine et le Venezuela viennent de lancer la banque du Sud qui défie le FMI.
Ce sont tous des pays souverains, pas des marionnettes qui ont transférés tous leurs pouvoirs de décisions à Bruxelles et à Washington !
La meilleure chose qui puisse arriver à la Grèce, c’est de sortir de l’UE, et plus elle tarde, plus elle y perd.
Mais encore faudrait-il qu’il n’y ait pas le barrage de tous ces Partis européistes - atlantistes - mondialistes....
Qui crachent à longueur de journée sur le patriotisme et l’indépendance indispensable des Nations de décider de leur avenir, ce qui revient à sauver l’euro et les banques, plutôt que les gens. Ils en porteront la responsabilité devant les peuples.