Je pense comme l’auteur.
Déjà je n’aime pas cette expression « les pauvres », elle est bête humiliante et réductrice, elle met dans un même sac plein de gens aux parcours différents et elle sonne comme une tare héréditaire et définitive.
Et je déteste la charité, cette manière d’humilier « les pauvres », en leur faisant bien sentir leur condition, en les enchainant à la gratitude éternelle et forcée. Dans certaines épiceries « solidaires », on les suit à la trace « les pauvres » en vérifiant qu’ils ne prennent pas trop de vin, en leur conseillant de prendre plus de légumes, de pâtes, de yaourts. Dans certaines boutiques « solidaires », on ne trouve pas de trop beaux vêtements, ils ont été confisqués par les bénévoles qui trouvent ça drôle « bah, ils en ont pas besoin pas vrai ?... »
La charité ne sent pas bon.
Je préfère la lutte pour que des salaires corrects soient versés aux gens, en rapport avec ce que l’entreprise rapporte, pour que des contrats décents soient proposés, et plus de ces dispositifs menant à l’esclavage masqué, pour que des logements soient construits, pour que les SDF perturbés soient pris en charge médicalement, comme le serait n’importe qui d’autre. Je préfère que l’on abolisse tout dispositif d’aides et que les gens puissent disposer d’un revenu qui leur permette de vivre dignement sans rien quémander - comme les autres.