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bluebeer bluebeer 18 décembre 2013 12:44

Cher Donald,

quel plaisir de vous relire. Vous vous faites rare.

Effectivement, la pantalonnade de l’affaire Snowden/NSA expose nos dirigeants européens à beaucoup de ridicule, puisqu’elle les contraint à s’indigner publiquement des aléas d’une confortable servilité dont ils s’accommodaient jusque là fort bien. Les voilà obligés d’aboyer la bouche pleine, ce qui les confronte au double désagrément de gaspiller la nourriture et d’encourir une potentielle fausse route aux conséquences incalculables.

A cet égard, j’estime que votre article ne rend pas suffisamment justice au travail de titan de la presse, accaparée depuis des décennies à un lent travail d’éducation des masses, sans lequel la tâche de nos gouvernants serait pratiquement impossible. Si nous ne pouvions compter sur nos médias et leur leur science du résumé elliptique et sélectif, confinant souvent à une forme de prestidigitation cognitive, il est certain que de nombreux citoyens, privés de réponses simples à des questions complexes, ne trouveraient pas la quiétude d’esprit nécessaire pour continuer à faire confiance à leur gouvernements.

Par exemple, nos journaux pourraient s’interroger sur la pugnacité de autorités européennes et surtout américaines à vouloir voir l’Ukraine intégrer le giron européen. Ils pourraient se livrer à toutes sortes de spéculations sur les visées des uns et des autres, se demander ce qui justifie un déferlement de parlementaires occidentaux dans les rues de Kiev, n’hésitant pas à haranguer la foule pour les exhorter à renverser un gouvernement régulièrement élu tout en leur distribuant des cookies. Des esprits chagrins pourraient évoquer le mot d’ingérence, mais très conscientes de ce danger, nos rédactions se gardent bien de troubler nos esprits et élaguent en conséquence leur comptes-rendu pour nous garder focaliser sur l’essentiel. Ce sont de grands vulgarisateurs de l’actualité. Il est donc tout à fait normal que nos gouvernements s’appuient sur ces fidèles serviteurs pour y voir eux-même plus clair.

Je terminerai donc moi-même par un carton jaune, cher Donald. Un carton jaune sépia, car dieu sait que j’apprécie vos interventions. Quand mettrez-vous donc votre plume et votre talent à la gloire de ceux qui parmi nous méritent grandement de notre reconnaissance : j’entends notre presse, sans la collaboration et le savoir-faire de laquelle rien de ce que nos dirigeant projettent ne serait possible ?


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