Le film est déjà un succès populaire il paraît, et peut-être qu’il le mérite après tout. Et tant mieux s’il fait rire.
Ce qui m’interpelle par contre, c’est ce qu’il dit de la société française. On dirait bien qu’on n’avance pas vite avec nos préjugés raciaux. Décennie après décennie, un film sort qui parle plus ou moins de la même chose. Pour les filles à marier, il y a les « bons » et les « mauvais » partis. Parmi les mauvais, il y a les noirs, les jaunes et les basanés. C’est une constante. Juste la couleur qui va pas. Encore ce serait des noirs très pauvres, ou des jaunes repris de justice, on pourrait à la limite comprendre un certain émoi des parents inquiets. Mais là, non, on parle juste de la couleur, même pas de statut social ou de compte en banque.
Quand on compare par exemple avec d’autres sujets de comédies comme l’homosexualité, genre les parents qui rendent visite à leur fils secrètement en couple avec un garçon, on se dit que là, les choses ont évolué et qu’on va dans le bon sens, doucement, mais sûrement. Difficile d’imaginer un film comme la Cage aux folles ou Pédale douce de nos jours. Sujet vieillot, démodé. Même si l’homophobie existe toujours, l’homosexualité n’a plus vraiment sa place dans les comédies. Et c’est bon signe.
Quand on ne fera plus de comédie avec les noirs, les jaunes ou les basanés en fiancés, je me dis que notre société aura fait un immense bond en avant. D’un autre côté, sûrement que ce sont justement ces comédies-là qui font avancer les choses, alors...