Encore une ode à Poutine.
Poutine agit en autocrate sans opposition au sein des cercles du pouvoir ni opposition extérieure qui est muselée. Il est certes intelligent et stratège mais fait des choix que la Russie va payer cher à terme.
Ses interventions extérieures ( Tchétchénie, Géorgie, Ukraine) ont surtout un usage interne qui lui assurent une popularité en flattant le sentiment nationaliste. Il se méfie de l’Otan mais sait parfaitement que l’occident n’a pas véritablement l’intention de s’installer sur l’ex-glacis soviétique. Il sait en revanche que toute progression de la démocratie à l’occidentale dans ces pays mettra en danger le système qu’il a bâti en Russie.
L’économie russe ne vit que des exportations de matières premières. Il n’y a plus d’industries depuis longtemps en dehors de l’armement et du spatial. Comme les monarchies pétrolières, ses exportations massives assurent un niveau de vie convenable à une population reconnaissante à Poutine d’être sortie du cauchemar des années 90. Tout est importé, essentiellement d’Europe. C’est une prospérité factice dans une économie sous-développée.
Poutine vient de perdre durablement la confiance des occidentaux. Dans les années à venir, ils vont réduire leur dépendance énergétique, regarderont à deux fois avant d’investir en Russie, il y aura peu de transferts de technologie et de brevets. En somme, ce pays qui perd des habitants, dont la démographie vacille, miné par la corruption héritée de l’ère soviétique, où l’esprit d’entreprendre est à structurer n’aura pas les moyens de se transformer en une économie développée. Le risque est qu’il demeure un marchand de minerais et d’hydrocarbures dépendant des cours mondiaux et de technologies externes.
Je pense que l’ère Poutine fera prendre beaucoup de retard à la Russie tant du point de vue de la démocratie que du développement économique.