@M. Plexe, @ philouie : ma position (celle de mon livre) est la suivante : dire que tout dogme religieux écrase la connaissance, que toute les religions se valent est un abus et une injustice.
Le christianisme est certes porteur de dogmes, mais aussi de contradictions qui me semblent fécondes. J’ai surtout étudié la question du libre-arbitre et de la grâce. Elle se résume ainsi : comment l’homme peut-il être libre de choisir entre le bien et le mal puisque Dieu est tout puissant ? Cette question a été posée par Saint Augustin et a été débattue par une cohorte de grands esprits, dont Pascal. Il y a deux manières de sortir du mystère chrétien : par la prédestination (Luther, Calvin) ou par le libre-arbitre (l’humanisme, les Lumières). Sans rien ajouter à ce débat, je dis simplement que l’histoire de ce mystère est l’histoire même de l’Occident, et qu’elle débouche, à l’époque moderne sur la confrontation entre le capitalisme anglo-saxon, issu du protestantisme (Cf Max Weber, Jacques Ellul) et le marxisme, héritier de Hegel et des Lumières. Le développement de cette thèse occupe tout mon livre qui étudie notamment les contradictions et les retournements modernes (le capitalisme d’origine protestante se retourne en libéralisme, l’émancipation marxiste se retourne en totalitarisme).
Pour l’Islam, je pose cette question, qui n’est pas insultante : l’Islam a-t-il eu raison de refuser le Progrès ? je répond par la négative, car le prix à payer est précisément l’abandon de cette tension féconde entre libre-arbitre de l’homme et toute puissance de Dieu.
Je continuerai à débattre sur ce forum avec tous ceux qui veulent bien ne pas m’insulter (vous noterez d’ailleurs que des commentaires ont été effacés du forum, sans demande de ma part, par la rédaction d’Agoravox).