Il y a 43 ans, j’ai vu un OVNI. Cela s’est passé un soir de juin.
Je me souviens parfaitement être
allé à la fenêtre pour embrasser d’un dernier regard le ciel étoilé
d’avant les vacances, cela avant de me coucher. Je me souviens également
de ma stupéfaction, vite remplacée par une surprenante acceptation de
cet extraordinaire apparition et par la pensée fulgurante : ‘’ ils sont
là ’’.
Il faut vous dire qu’en ce
temps-là, j’avais 12 ou 13 ans et j’étais un lecteur assidu de
science-fiction. Alors cela me semblait presque comme allant de soi
d’assister à un tel événement.
Oui, ils étaient là et bien là.
Un gigantesque ballon de rugby flottait en plein ciel, et tel un sapin
de Noël, brillait de mille feux clignotants jouant avec les limites de
la perception humaine .
Il faudrait être un poète pour
pouvoir décrire une telle beauté et les émotions qui se sont emparées de
moi à cet instant magique.
Je me souviens encore comment
j’ai hurlé (cet hurlement me résonne encore dans les oreilles) pour
avertir mes parents et les frangins afin qu’eux aussi puissent partager
un tel moment.
Avec un tel hurlement, tous se sont précipité, craignant peut-être que je sois passé par-dessus la balustrade.
Bien sur, tous ont immédiatement
vu ce que moi-même je voyais, un grand silence s’est fait
religieusement, moment magique de communion entre privilégiés à qui il
était donné d’observer l’incroyable.
Je me souviens parfaitement du
moment ou du haut de mes 13 ans j’ai déclaré ‘’ c’est des
extra-terrestres ! c’est des extra-terrestres !’’ Il y a comme ça, des
coïncidences extraordinaires, puisque j’avais à peine terminé ma tirade
que tout s’est éteint, l’apparition magique dans le ciel avait disparu
d’un coup, sans rien pour l’annoncer. Le ciel était devenu désespérément
vide, noir, le noir de la nuit, laissant un grand trou de déception, là
ou quelques instants auparavant brillait avec éclat le vaisseau
messager d’une race bien plus sage que nous autres pauvres humains.
Et aussi vite que tout s’était
éteint, tout s’est de nouveau illuminé, d’immenses arabesques lumineuses
flottaient dans le vide de la nuit noire. Mon cerveau à eu du mal à
comprendre ce qu’il voyait, à rétablir les connexions entre neurones,
pour parvenir enfin à comprendre le sens de ces arabesques. GoodYear,
oui GoodYear, c’était bien ce que les sages messagers d’une race
supra-humaine avaient écrit dans le ciel.
Alors que mes pauvres neurones
cherchaient encore à comprendre le sens caché de ces arabesques
extraterrestres, la honte me submergea lorsque je compris enfin qu’il
s’agissait d’un zeppelin publicitaire vantant les pneus GoodYear.
Aucun trou n’était assez profond
pour que je puisse m’y cacher d’autant plus que j’avais vu évoluer ce
zeppelin dans le ciel de la banlieue parisienne plus tôt dans la
journée.
Jamais l’expression ‘’ prendre des vessies pour des lanternes’’ ne fut plus approprié en ce qui me concerne.