« Dans
nos pays de l’Europe civilisée où l’homme intervient partout
pour modifier la nature à son gré, le petit cours d’eau cesse
d’être libre et devient la chose de ses riverains. Ils (…)
l’emprisonnent entre des murailles
mal construites que le courant démolit ; ils en dérivent les eaux
vers des bas-fonds où elles séjournent en flaques pestilentielles ;
ils l’emplissent d’ordures qui devraient servir d’engrais à
leurs champs ; ils transforment le gai ruisseau en un immonde
égout. »
Histoire d’un
ruisseau, Elisée Reclus, 1869
Quelques éléments de réflexions :
1)Le projet de barrage de Sivens est vraisemblablement du à
la pression de quelque agriculteurs dont les plus acharnés veulent
faire des cultures nécessitant beaucoup d’eau dans un pays qui n’en
n’a pas forcément beaucoup.
2) Ajoutons à cela le conflit d’intérêt de la société
qui est à la fois chargé de l’Étude et de la réalisation du
barrage (mais qu’elles vérifications ont pu faire
les 43 conseillers généraux qui ont approuvé le projet ? )
3) Les agriculteurs se plaignent que la rivière le Tescou se
retrouve parfois presque à sec . Mais quel est l’état
de la tête du bassin versant ? Quels aménagements de l’homme
a-t-elle subit depuis des décennies qui pourrait expliquer cet
assèchement ponctuel ? Le réseau hydrographique
a-t-il subit des dégradations au fil des ans ? La forêt
dont on connaît le rôle essentiel dans la rétention de l’eau
as-telle subit des transformations au cours de ces dernières
décennies ?
4) S’il n’y a pas eu de dégradation, de modification voir
de destruction du réseau hydrographique
naturel , par la main de l’homme, comme cela arrive bien
souvent allant même jusqu’à faire disparaître complètement
le cours d’eau (1) , si le biotope n’a pas été dégradé (toujours
par la même main !), alors peut-être que le pays est
effectivement en manque d’eau naturellement . Ceci expliquerait
les 185 petits retenues collinaires du secteur , en
service, dont le rôle , justement, est de capter l’eau dans un pays
qui serait pauvre en ressource aquifère. Mais qui du coup
contribuent à assécher le cours d’eau ! Mais alors pourquoi dans ce
contexte s’obstiner à ( ou vouloir) produire des plantes
qui nécessitent beaucoup d’eau ?
Bon , je laisse, l’auteur méditer ....
(1) voir l’histoire du Ruisseau
de Nolange à st Gengoux le National
http://www.reporterre.net/spip.php?article5634