Monsieur Philippe Adam,
Permettez-moi de vous présenter mes sincères condoléances. Bien qu’éloigné de la manière dont votre frère traitait certains sujets, je le comprenais et partageais souvent l’esprit, à défaut de la lettre. J’avais demandé à Marsupilami l’autorisation de publier en commentaire un petit poème sans prétention que j’avais rédigé à la mémoire de Patrick. Cette autorisation ne m’est pas venue, sans doute parce que Marsu ne la jugeait pas nécessaire. C’est pourquoi vous le trouverez ci-après. Un témoignage de mes pensées.
Le Prince de Smara
Au plus près de l’Eden, au plus loin des cités,
Le prince de Smara régnait sur un désert.
Quand d’obscures rumeurs venaient le dévoiler,
Il piaffait son verbe et trompait sa colère.
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Sous le soleil brûlant des pierres embaumées,
Tonnait sa mâle voix au cœur du firmament ;
Elle éveille toujours les esprits embrumés
Et l’on retient son nom parmi ceux des géants.
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Patrick aura sculpté dans la rose des sables
Le chemin amoureux d’une infime poussière.
Et l’accent catalan des lettres éphémères
Résonnera pour nous d’un nom impérissable.