Aristote nie toute théorie évolutionniste, ce qui soutient et donne de la force à mon propos :
« Ce n’est pas en effet la maison qui est faite pour les briques et les pierres, mais celles-ci pour la maison : il en va de même pour tout le reste de la matière. Et ce n’est pas seulement l’induction qui nous montre qu’il en est bien ainsi, mais aussi le raisonnement. En effet, tout ce qui s’engendre naît de quelque chose et en vue de quelque chose ; la génération se poursuit d’un principe à un principe, du premier qui donne le branle et a déjà une nature propre, jusqu’à une forme ou à quelqu’autre fin semblable. Car l’homme engendre l’homme et la plante la plante, selon la matière qui sert de substrat à chacun. Ainsi donc chronologiquement la matière et la génération sont nécessairement antérieures, mais logiquement, c’est l’essence et l’idée de chaque être »
— Aristote[3]
Aristote nie donc toute théorie de l’évolution, qui avait déjà été formulée avant lui par Démocrite, et affirme l’existence éternelle des genres ou espèces (fixisme). Ce sont en fait ces idées ou espèces qui existent véritablement, plus que les individus qui naissent et meurent. Contrairement aux théories matérialistes et mécanistes qui posent un hasard aveugle à l’origine du monde, il pense que ce n’est pas accidentellement qu’un œuf donne une poule, qu’il y a une raison à cela, une »idée« , »forme« , »espèce« qui explique tout le développement observable en fournissant un modèle de perfection que les individus essayent d’atteindre durant leur vie. Aristote oppose ainsi à « l’explication par la nécessité aveugle, c’est-à-dire par la cause motrice et par la matière » (mécanisme) »