à Web Multiculturel (IP:xxx.x3.162.38) le 29 janvier 2007 à 15H42
Cher Multiculturel (si vous permettez que j’use de ce titre, ne connaissant pas votre nom),
Votre article, bien que partant d’un bon naturel qui est d’aller voir ce que font les autres pour corriger ses propres défauts, en l’occurrence ceux de la France et des Français, cet article fait la part belle aux qualités de la société des USA. Je suis conscient de ces quallités et j’en ai mentionné quelques-unes dans une de mes réponses.
Vous pouvez dire ce que vous voulez sur les USA, Agoravox est fait pour ça. Ma réponse, un peu catégorique, vient d’une longue expérience dans ce pays, où j’ai travaillé, enseigné, voyagé, et que j’ai quitté après de nombreuses années avec un soulagement certain. Je suis d’acord avec vous, il existe un dynamisme dans ce pays qui est inconnu non seulement en France, mais en Europe. Les USA, en général, on est pour ou on est contre ; c’est comme ça, je le constate depuis 40 ans ! Pourquoi ? Je crois que c’est dû aux réactions souvent opposées des deux cultures, ce qui m’a fait dire que l’on n’adopte pas des valeurs, ou réactions, comme de simples produits commerciaux. Le cinéma ou le chewing-gum c’était un peu caricatural. J’aurais pu aussi bien dire des avions ou des programmes informatiques, ça aurait fait plus contemporain. Ce que je veux dire, c’est qu’une nation, une société, ont des réflexes, des pratiques, des habitudes ancrés dans des micro-histoires, des procédures qui découlent elles-mêmes des micro-pouvoirs, des associations, des lois et réglements. Prenons, par exemple en France les codes et réglements (auxquels vous aurez accès en tapant « légifrance » sur Internet), ou encore les chambres de commerces, des métiers, ordres divers (pharmaciens, médecins, architectes, etc) ou les associations professionnelles, les syndicats, etc., et la liste est très longue. La meilleure bonne volonté se brisera contre ces pouvoirs discrets mais extrêmement présents et actifs, dont la seule raison d’être est de protéger leurs intérêts ! Et c’est normal ; Au XVIIIéme siècle, cela s’appelait l’intérêt bien compris (enlightened self-interest en anglais). Q’allez-vous faire contre ces intérêts catégoriels ?
Votre projet est un rêve, une utopie, de la façon dont vous vous y prenez. Car il vous manque une chose : LE POUVOIR.
Nous pourrions parler de tout cela pendant des heures, je l’ai fait, avec l’impression de tourner en rond.
Bonne chance quand même, et peut-être réussirez-vous là où j’ai échoué.
Cordialement