Voir le bilan d’un an d’exploitation à Hierro (citation, erreurs incluses) :
D’après ses promoteurs, la centrale de l’île d’El Hierro était destinée à
permettre d’alimenter l’île à près de 100% en énergie renouvelable.
L’analyse d’un an de fonctionnement montre que l’opérateur a adopté un
mode de fonctionnement totalement différent.
L’installation de Gorona d’El Viento associe des éoliennes à une station
de pompage destinée à stocker l’excès d’énergie éolienne pour la
restituer ultérieurement.
Le taux maximum de pénétration des énergies renouvelable a atteint 53,9%
au mois de juin, quand les vents ont été très favorables. D’après les
données disponibles, l’électricité renouvelable a représenté sur une
année 34,6% de la production d’El Hierro à un coût d’environ 1000€/MWh.
L’installation a permis d’économiser 12000 tonnes de « carbone » à un coût
de 1000€/tonne.
Le parc d’éoliennes d’une capacité de 11,5MW a été limité à produire 7MW
au maximum. L’installation hydro-électrique a été utilisée principalement
pour compenser les variations de production éolienne.
L’analyse complète (en anglais) :
http://euanmearns.com/el-hierro-completes-a-year-of-full-operation/
Fin de citation.Il faut rappeler que l’ile est habitée par 12000 personnes et que leur
consommation en pointe est de l’ordre de 7 MW, soit environ l’équivalent
de deux Centres Hospitaliers Régionaux". On est donc sur une expérience
minuscule en terme de consommation.
Voilà peut-être la raison pour laquelle ils ont choisi de ne jamais
dépasser 7MW de génération éolienne. Même sur une île très isolée, mais
montagneuse où un certain stockage est possible, la combinaison éolien-
pompage n’arrive pas à atteindre ses objectifs.
Le cout de la tonne de CO2 n’est pas de 1000€. Je me demande où les
auteurs ont trouvé ce chiffre. En France, il est aux alentours de 30€ la
tonne et c’est cette valeur qui a été proposée pour le prix plancher du
CO2 ( on a déjà vu, dans le système des quotas le prix de la tonne de
CO2 tomber à zéro ! personne n’avait besoin d’acheter).
Il y a surtout la physique qui s’impose.
L’éolien souffre de défauts qui ne permettent pas de l’utiliser seul. On
le voit dans cette expérience : il y a toujours le diesel ou
l’hydraulique pressent. Cabs l’un de ces groupes synchrones, le réseau
ferait n’importe quoi à la moindre perturbation (variation de fréquence,
de tension, oscillations en puissance).
Par exemple la fréquence : Quand vous mettez une charge sur un moteur, il
ralenti. C’est l’exemple de la voiture qui monte une cote. La parade est
d’accélérer
Pour un alternateur c’est pareil : si la consommation augmente, la
vitesse donc la fréquence diminue. Pour de multiples raisons, il est
impératif de régler la fréquence. Dans une centrale thermique on ouvre
un peu plus les soupapes, dans l’hydraulique la vannes, et pour l’éolien
le robinet à vent
Voilà une raison simple qui montre que l’éolien seul ça ne marche pas.
Il y a d’autres raisons, plus techniques, comme le réglage de la tension
ou la stabilité du réseau (maintien du synchronisme entre les groupes)
qui font que le rêve va être compliqué à mettre en place.
« On » estime que 20 à 25% d’éolien serait le max pour assurer la sécurité.
Au passage remarquons le glissement sémantique qui nous a fait passer de
Énergies NOUVELLES Renouvelables à Énergies Renouvelables, de façon à
inclure maintenant l’hydraulique sans quoi rien ne serait possible
Entre les résultats de cette expérimentation et les blackouts géants
d’Australie du sud, on peut s’inquiéter des orientations retenues dans la
loi de programmation pluriannuelle de l’énergie. On souhaite, pour des
raisons purement idéologiques, remplacer des installations rentables et
économiques par d’autres chères et peu fiables. Tout ça, en catimini pour
tenter de récupérer les voix de 2% d’écolos qui n’ont pas d’autre
alternative que de s’adosser à un autre parti politique s’ils veulent
exister dans le futur paysage politique.