Le nombre insensé d’articles sur Sarkozy et/ou Royal commence à m’agacer, mais vous avez tout de même raison d’attirer notre attention sur ce point. Il est effectivement invraisemblable que réunir les signatures d’un million de citoyens (ce qui sera loin d’être aisé) n’aboutisse pas à l’organisation automatique d’un référendum. Laisser au Parlement toute liberté pour rejeter la proposition ainsi faite va complètement à l’encontre de cette fameuse démocratie participative dont on nous rebat les oreilles.
Les craintes que vous exprimez concernant l’instauration subite d’un référendum d’initiative populaire ne sont sans doute pas infondées. Cela dit, exiger un nombre suffisamment élevé de signatures (1 million, c’est déjà considérable !) devrait permettre de filtrer les propositions marginales. Par ailleurs, il faudrait sans doute mettre en place une procédure qui empêche que les électeurs ne soient sans cesse rappelés aux urnes, ce qui finirait par nuire à la participation. Il serait peut-être envisageable qu’on ne vote qu’une ou deux fois par an sur toutes les propositions ayant alors obtenu suffisamment de signatures.
Michel : J’ai pourtant le souvenir d’un référendum récent en Suisse où étaient proposées des restrictions considérables au droit d’asile. A 70 %, l’électorat suisse a voté pour que les requêtes des demandeurs d’asile ne disposant pas de papiers d’identité soient automatiquement rejetées. Je n’ai pas suivi la campagne, mais est-ce qu’elle n’aurait pas été un tout petit peu dominée par la démagogie et le populisme ?