Merci pour cet article qui serait très drôle s’il ne décrivait pas une réalité aussi triste.
Par contre, je ne me reconnais pas dans la classification « maxi-habens »/ « mini-habens ». Après douze jours d’hésitation, j’ai voté Macron au second tour après avoir voté Mélenchon au premier. Je n’avais pas peur des chars russes. Simplement, j’ai pensé - comme pas mal de monde - qu’il serait un peu plus facile de résister à un gouvernement Macron qu’à un gouvernement FN. J’ai cru également qu’une victoire de Le Pen n’était pas totalement impossible, bien qu’elle fût improbable. A l’évidence, j’avais tort. Mais le paradoxe, c’est que la victoire de Macron est en partie due au fait que beaucoup de gens ont pensé comme moi. Si tous les gens qui considèrent Macron comme un adversaire - voire comme un ennemi - s’étaient abstenus, je ne suis pas sûr qu’il aurait été élu. Ainsi, j’ai peut-être eu raison d’avoir tort, si je puis m’exprimer ainsi....
Par ailleurs, je ne crois pas que le bon « score » de Macron soit uniquement une mauvaise nouvelle. Certes, le candidat de la finance décomplexée aurait eu moins de légitimité s’il avait été élu avec 52 % des suffrages exprimés. Mais un tel résultat aurait peut-être entraîné un effet non désiré au moment des législatives, c’est-à-dire un « vote utile » dès le premier tour pour faire barrage au FN. Il se pourrait que cet effet soit moindre avec un FN choisi par 34 % des votants (hors bulletins nuls, blancs et rouges).
Pour finir, je crois que tous les « insoumis » ou sympathisants de ce mouvement ont intérêt maintenant à se serrer les coudes. Face à l’ultralibéralisme de Macron, nous devons être unis et nous respecter mutuellement. Autant je trouvais pénible le discours culpabilisateur et catastrophiste des partisans du vote Macron, autant j’ai du mal à supporter le côté triomphaliste et méprisant de certains partisans de l’abstention et de certains insoumis qui ont voté Le Pen.