J’ai toujours eu la plus grande admiration pour De Gaulle. Son discours à propos d’Israël, je l’avais entendu en 67, puis à peu près oublié. J’étais jeune. Longtemps, il m’a paru impossible que De Gaulle ait jamais pu être antisémite. Il reste qu’il y a quelques années, puisqu’on peut désormais trouver pas mal d’archives sur le Net, je l’ai réécouté, ce discours. Je l’ai trouvé terriblement alambiqué, fort déplaisant, et pas du tout à la gloire du Général. Raymond Aron n’avait vraiment pas eu tort de réagir comme il a fait.
Le plus grave, c’est que le quai d’Orsay peuplé encore à l’époque de pas mal de vichyssois que l’épuration avait épargnés n’attendait que cela pour mettre sur pied cette « politique arabe de la France » qui perdure et s’est considérablement aggravée depuis quelques années, lors même que les rapports de forces et les enjeux au Maghreb et au Moyen-Orient n’ont plus rien à voir avec la situation qu"on pouvait observer au lendemain de la guerre des six jours.
D’où l’imbécillité quasi criminelle de la politique des derniers gouvernements. Celui d’un Valls approuvant à l’UNESCO une résolution négationniste qui niait pour ainsi dire les droits des Juifs sur la terre des anciens royaumes de Juda et d’Israël. D’où l’attitude lâche et répugnante d’un Macron au lendemain du transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem. Et surtout, la collaboration, au pire sens du terme, avec un Iran néo-nazi qui répète régulièrement son intention de détruire Israël. Le président du CRIF il y a quelques jours, dans son discours, a interrogé Macron sur l’Iran, faisant une peinture très exacte de ce régime criminel et pourri. Pas le commencement d’une réponse de la part de Macron dont la politique extérieure vis-à-vis de ce régime totalitaire est aussi complaisante que celle d’un Pétain face à l’Allemagne nazie dès l’été 40. Notre pays, peu à peu, s’enfonce dans une répugnante abjection.