Roegen :Or, contrairement à ce que dit la présentation, ce soi-disant concept de « décroissance » n’est pas nouveau. Le livre de Georgescu-Roegen cité ne date pas de 1995, date de la réédition de sa traduction (sous le titre La décroissance) mais de 1971 sous le titre The entropy law and the economic process. Même la première édition en français date de plus de 20 ans, de 1979. L’ajout malheureux du mot « décroissance » par les traducteurs explique peut-être le contresens de Geneviève Azam (pages 109, 110) : Georgescu-Roegen ne construit pas le concept de « décroissance » ; il rappelle plutôt que l’économie, comme toute dépense d’énergie, reste soumise aux lois de la nature et plus particulièrement au deuxième principe de la thermodynamique. Le dilemme n’est donc pas entre croissance et décroissance, mais entre un rythme plus ou moins rapide de la consommation des ressources naturelles non renouvelables (en particulier de l’énergie fossile) ou, en termes scientifiques, de la ressource que constitue la « dot entropique de l’humanité ». Pour reprendre la formule imagée de Georgescu-Roegen, l’humanité a le choix entre vivre intensément, mais brièvement ou vivre sobrement, mais longtemps. Il fustige la mentalité de « flambeur » du capitaliste qui « flambe » à l’économie casino l’héritage des générations futures !