Le Centre Stratégique Latino-américain de Géopolitique (Celag) a aujourd’hui contesté le rapport de l’Organisation des États Américains (OEA) sur les élections en Bolivie et a affirmé que ce document manquait de preuves et de fondements techniques.
Le rapport préliminaire n’apporte aucune preuve qui pourrait être définitive pour démontrer la prétendue ‘fraude’ mentionnée par le secrétaire général de l´OEA, Luis Almagro, lors de la session du Conseil Permanent du 12 novembre, a averti l’entité.
Le Celag a dénoncé que l’OEA avait rédigé un rapport discutable pour induire en erreur l’opinion publique : le fait que l’écart en faveur d’Evo Morales dans la dernière tranche du décompte des voix s’est élargi pour des raisons frauduleuses et non pour les dynamiques de comportement électoral qui existent entre le monde rural et le monde urbain.
Cela reflète la continuité fondamentale de la politique impérialiste de Washington en Amérique latine, tant avec les démocrates qu’avec les républicains. Cela va du coup d’État manqué de 2002 sous George W. Bush (prématurément célébré par le Times) contre Hugo Chavez au Venezuela, jusqu’à l’éviction de Morales sous Trump aujourd’hui, en passant par le renversement soutenu par les Etats-Unis (sous Obama) du président Manuel Zelaya au Honduras, en 2009.
Cette continuité est sous-tendue par la volonté de l’impérialisme américain d’inverser, par la force et la violence militaires, le déclin de son hégémonie économique mondiale, en particulier dans une région qu’il considère depuis bien longtemps comme son « pré-carré ». Cela est motivé tant par la volonté de mainmise des multinationales américaines sur les ressources et les marchés d’Amérique latine – notamment les vastes réserves énergétiques et minérales de la Bolivie, dont 70 pour cent du lithium mondial – que par l’affrontement stratégique entre l’impérialisme américain et la Chine, dont le commerce avec la région s’est élevé l’an dernier à 306 milliards de dollar.
Le média numérique bolivien Erbol a publié une série de 16 enregistrements audios impliquant directement les dirigeants de l’opposition, organisant un coup d’État contre le gouvernement du président Evo Morales, qui aurait été coordonné par l’ambassade américaine dans le pays.
Selon les médias, les sénateurs américains Ted Cruz, Marco Rubio et Bob Menéndez seraient impliqués dans le plan , en restant en contact direct avec l’opposition en Bolivie afin de parvenir à un éventuel changement de régime dans le pays. De même, Manfred Reyes Villa , officier à la retraite et ancien préfet de Cochabamba et demandeur d’asile aux États-Unis après avoir été accusé de corruption en 2009 , a également été cité comme l’un des architectes de l’opération de coup d’État à l’étranger.
Les audios mentionnent également des appels de leaders de l’opposition à brûler les bâtiments du parti gouvernemental et à organiser une grève générale à travers le pays. Dans tout cela, une éventuelle attaque contre l’ambassade de Cuba serait inclus , très similaire à ce qui s’était passé lors du coup d’État contre le président du Venezuela, Hugo Chavez, en 2002.
Les médias locaux soulignent que le plan déstabilisateur aurait été coordonné par l’ambassade américaine en Bolivie avant les élections et citent les sénateurs américains Ted Cruz et Marco Rubio, qui auraient des contacts directs avec l’opposition bolivienne dans le cadre de la stratégie. de renversement de Morales.
Le plan était axé sur le fait que si Evo Morales remportait les élections du 20 octobre, un gouvernement de transition civilo-militaire serait mis en place. Le nouveau gouvernement alléguerait des fraudes dans le processus électoral et ne reconnaîtrait pas la victoire électorale de Morales .
Le Parlement bolivien a élu, à la majorité des voix et avec un quorum, le nouveau chef de la chambre basse, Sergio Choke. Comme Morales, Choke est un représentant des peuples autochtones de Bolivie, qui constituent la majorité de la population.
Le chef du coup d’État bolivien Luis Fernando Camacho est un multimillionnaire d’extrême droite issu des mouvements fascistes de la région de Santa Cruz, où les États-Unis ont encouragé le séparatisme. Il a obtenu l’appui de la Colombie, du Brésil et de l’opposition vénézuélienne.
Lorsque Luis Fernando Camacho a fait irruption dans le palais présidentiel abandonné de la Bolivie dans les heures qui ont suivi la démission soudaine du président Evo Morales le 10 novembre, il a révélé au monde une partie du pays qui était en totale contradiction avec l’esprit plurinational que son dirigeant socialiste et autochtone destitué avait proposé.
Avec une Bible dans une main et un drapeau national dans l’autre, Camacho inclina la tête en prière au-dessus du sceau présidentiel, accomplissant son vœu de purger le patrimoine autochtone de son pays du gouvernement et de « ramener Dieu au palais brûlé ».
« Pachamama ne retournera jamais au palais », a-t-il dit, faisant référence à l’esprit de la Terre nourricière andine. « La Bolivie appartient au Christ. »...