Ce n’est qu’une variante du dogme du « politiquement
correct » qui consiste à modifier des formulations ou remplacer par d’autres
les mots considérés comme offensants ou péjoratifs, en utilisant les euphémismes,
les périphrases, les circonlocutions et les néologismes fabriqués pour la
circonstance voire les créations de mots et de locutions nouvelles.
Ce n’est pas nouveau, sauf que la catégorie à protéger
devient celle des puissants eux-mêmes, et plus celle de minorités (en fait, ils
sont bien minoritaires, mais bon !). Ce que permet le politiquement
correct, c’est, comme le fait cette loi, de désigner explicitement le contrôle
social du langage, de le revendiquer comme légitime et même d’y intégrer une répression
fondée sur l’autocensure et la délation.