Le Kazakhstan recèle une part importante des ressources
carbonées et minérales de l’ex-Union soviétique.
C’est lors d’une visite au Kazakhstan en 2013 que Xi Jinping
a lancé l’axe stratégique de la route de la soie qui le traverse.
Une ploutocratie corrompue qui se distingue par une débauche
de luxe ostentatoire s’est approprié les biens de cet état qui était membre de
l’Union Soviétique. Ce clan est naturellement attentif à toute menace pesant
sur ce patrimoine usurpé et, par prudence, en a investi une grande partie chez
les coutiers de la City de Londres et dans le marché de l’immobilier de luxe.
En 2011, le président Noursoultan Nazarbaïev a été réélu
avec 96 % des voix, mais cette « popularité » n’a pas empêché, la
même, une manifestation pour une hausse des salaires au complexe pétrolier de
Zhanaozen, dans l’ouest du pays, suivie d’une répression féroce qui a fait 14
morts, ce qui a entaché la réputation du régime et constitué le départ d’e la période
d’instabilité actuelle .
Les manifestations actuelles ont été déclenchées par la fin
du plafonnement des prix de l’alimentation et de l’énergie, ont lieu dans tout
le pays.
Nazarbayev a refilé le bébé à l’ancien président
Kassym-Jomart Tokayev, et c’est lui qui a donné l’ordre d’utiliser la force
meurtrière pour faire face au désordre.
Le Kazakhstan est une république multiethnique et
théoriquement laïque, mais c’est un pays majoritairement musulman et, comme ses
voisins des anciennes républiques soviétiques du Tadjikistan, de l’Ouzbékistan
et du Kirghizistan, il est aux prises avec des mouvements et des forces
islamistes et djihadistes liés au projet expansionniste régional de la Turquie.
Il ne faut pas négliger ces forces, pas plus qu’il ne faut
ignorer les luttes de pouvoir internes, y compris les décapitations signalées
qui peuvent être la marque de leur participation aux émeutes et aux
affrontements armés qui alternent mais ne coïncident pas toujours avec les
manifestations de masse.
Mais, même si les protestations d’innocence des États-Unis
ne doivent pas être prises pour argent comptant dans ces événements, les forces
impliquées ne correspondent pas à la matrice des « révolutions colorées » qui ont
déstabilisé les pays de l’Europe centrale.
Les groupes financiers occidentaux - en particulier les
capitaux américains et britanniques - ont trop investi au Kazakhstan pour que ce
type de stratégie soit viable s’il s’agit de maintenir l’influence occidentale.
En fait, les forces extérieures incriminées ont plus d’intérêt à une stabilité
du gouvernement qu’à tout autre résultat, et leur intervention aurait davantage
pour objectif de briser un mouvement populaire qu’autre chose. Une sorte de
stratégie du Gladio inversée, mais tout autant remplie de false flags.