Lors de sa vict...pardon...défaite, Ségolène Royal a arboré son sourire le plus enjôleur, affiché sa confiance la plus absolue dans l’avenir qu’elle entend incarner pour la France, transfigurant presque la défaite en victoire. Mais le royalisme a-t-il un avenir au-delà de cette campagne présidentielle à la configuration très spéciale, à savoir avant tout très médiatique. Le PS est entré dans sa période des « rois maudits ». Trois élections présidentielles successives ratées. Ce n’est pas que François Mitterrand n’a pas d’héritier, c’est qu’il n’a pas de successeur !
Et l’on n’en voit guère, dans les rangs des quinquagénaires, capables de reprendre le sceptre du dernier roi régnant, Tonton 1er. La branche s’est éteinte !
Il va ainsi dans l’Histoire de France. Les Carolingiens ont succédé aux Mérovingiens. La branche des Capétiens directs s’est éteinte laissant place à la dynastie des Valois. Tout cela s’est fini en Bourbons, comme le palais du même nom qui sera désormais la seule place forte que les socialistes peuvent encore espérer gagner, peut-être à la faveur d’une Législative ou d’une cohabitation future avec le président Bayrou, voire Sarkozy qui sait : il est tellement enjoué à l’idée d’une ouverture en ce moment !
Les prétendants du PS surnommés les éléphants ne sont-il pas les « rois maudits » après les « rois fainéants » qu’incarnait à lui seul Jacques Chirac ? Il est bon parfois de se poser des questions à la lumière d’éclairages historiques. Je ne vois pas dans l’avenir un homme ou une femme socialiste capable de se défaire du fardeau des extrêmes-gauche et des trop pesantes relations syndicales, pour s’affranchir, se décomplexer, en un mot pour devenir assez fort pour arracher l’épée Excalibur du rocher de notre république. Je n’en vois pas qui soient capables de défier un Nicolas Sarkozy en pleine forme, qui a su incarner chez 53 % de Français le sursaut de jeunisme et de dynamisme nécessaires, qui a repolitisé le pays à coups de provocations violentes mais salutaires (la valeur travail, l’identité nationale, l’insécurité, l’immigration), qui a su prendre ses distances (qu’il appela « rupture ») avec l’UMP et les gaullistes de tradition pour opérer un virage libéral, piller sur les terres du Front national et imposer la marque de son efficacité (plus dans les discours que dans les actes, il est vrai).
En chef, Nicolas Sarkozy a fondé une nouvelle lignée et l’on sait qu’historiquement les lignées partent du culte du chef : Clovis pour les mérovingiens, Charlemagne pour les Carolingiens, plus près de nous : De Gaulle pour les gaullistes. Chirac aura réussi à se faire passer pour l’héritier et successeur du général De Gaulle. Personne n’est parvenu à renouveler l’exploit au PS, ni dans un autre parti. François Bayrou a bien failli y parvenir, lui que François Mitterrand voyait en habit de futur président de la République. Mais la belle fusée Ségolène, la fille cachée symbolique de Mitterrand, elle, a explosé en vol !
Le mitterrandisme est mort, mais l’espoir renaît du côté du prochain Mouvement Démocrate qui fera sortir peut-être de ses rangs un futur président pour notre pays avec cette fois une postérité, et qui fera émarger surtout une nouvelle race de citoyens. L’avenir est là !